Ce ne sera pas de leur part le signe d’une toilette mal faite, mais celui de leur décision d’entrer dans un chemin de conversion à l’occasion du début du carême, période de 40 jours durant laquelle les catholiques se donnent de manière plus intense à la prière, au partage et à la pénitence pour demander à Dieu de convertir leur cœur. Cette démarche peut apparaître en complet décalage avec ce que vit notre société. Les drames ne manquent pas et il pourrait apparaître plus urgent de prendre publiquement position pour telle ou telle cause. Le temps pourrait sembler être à l’engagement et non au recueillement et au silence.
C’est précisément parce que recueillement, silence et pénitence sont aux antipodes de notre société que le carême est un signe fort. Celui-ci est une manière de reconnaître que nous sommes poussière, nous ne sommes capables de rien par nous-même. Reconnaître cette pauvreté radicale nous conduit à dire que nous attendons tout de Dieu. Que sans Lui nous ne pouvons rien faire.
A la désespérance ambiante, le carême affirme que face à notre pauvreté une solution existe. L’homme de foi est un homme d’espérance car il sait que son avenir ne repose pas uniquement sur lui et ses propres forces. En effet, reconnaître sa pauvreté conduit à s’ouvrir à la richesse de l’Autre avec un grand A et nous aide à reconnaître aussi la richesse de l’autre avec un petit a. Notre monde a besoin d’entendre cette espérance, de savoir qu’un avenir est possible, à portée de main. La prière et l’aveu de notre pauvreté ouvrent précisément l’espace à la rencontre et au partage, traduction concrète de notre espérance. Ce partage cette année aura une saveur particulière tant la pauvreté de chacun est rendue manifeste par la pandémie et ses conséquences. Outre le partage financier, toujours d’actualité, il aura certainement à revêtir aussi l’aspect d’une ouverture plus grande à la relation en réponse aux nombreuses détresses relationnelles causées par les couvre-feux et confinements qui rythment notre quotidien.
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