Espagne: vers de nouvelles élections ?

Une victoire au goût amer pour le Parti populaire espagnol. Les conservateurs de droite ont remporté dimanche les élections législatives en Espagne, mais d’une courte tête. Réunissant seulement  28,7 % des voix, et 123 sièges, le parti de Mariano Rajoy, Premier ministre sortant, ne réussit pas à atteindre la majorité absolue, au niveau des 176 sièges.

D’où l’épineuse question d’une alliance avec la gauche, qui bénéficie de résultats très variés selon les partis. Les socialistes du PSOE sont en déroute, avec 22 % des suffrages et 90 sièges. Quant aux nouveaux partis, anti-austérité de Podemos, et issu de la société civile de Ciudadanos, leurs faibles scores sont à relativiser.

Ces derniers ont en effet profité très largement de la désaffection des électeurs espagnols pour les partis traditionnels. Ils effectuent ainsi une belle progression, avec 20,7 (69 sièges) et 13,9 % des voix (40 sièges). Cette élection marque donc la fin d’un bipartisme espagnol, de quoi bouleverser largement les stratégies du PP et du PSOE.

Mariano Rajoy a ainsi indiqué qu’il travaillait à d’éventuels accords avec d’autres partis. Mais les divergences de point de vue semblent malgré tout prendre le pas sur un travail de concert entre les différentes formations politiques. D’où l’hypothèse de la tenue de nouvelles élections, comme l’explique Benoît Pellistrandi, spécialiste de l’Espagne.