À l’occasion de la Saint Valentin, focus sur une molécule désignée (trop simplement !) comme l’hormone de l’amour. Nous devons à l’ocytocine une partie de nos comportements relationnels. Un chimiste strasbourgeois lui a dédié un livre et suit encore de près, les possibilités qu’elle pourrait offrir en matière de traitements thérapeutiques.
Il y a la magie de l’amour bien sûr, déclinée sous toutes ses formes (l’amitié, l’attachement..). Ce qui n’empêche pas certains chercheurs de se pencher de près sur ce sentiment universel pour tenter de l’expliquer scientifiquement. À travers notamment la question suivante : et si l’amour était le résultat d’une combinaison d’interactions moléculaires ? Une hormone, l’ocytocine, est particulièrement dans le viseur d’un chimiste strasbourgeois, Marcel Hibert, qui lui a dédié un livre Ocytocine, mon amour, publié chez HumenSciences en 2021.
L’idée lui est venue lorsqu'en 1997, il assiste à Montréal à une conférence menée par un pharmacologue américain. Celui-ci présente les résultats des recherches de son équipe sur des couples de campagnols. Alors qu’ils appartiennent à la même espèce, les campagnols des prairies et des montagnes ont un comportement différent. Si les premiers sont monogames, les seconds sont polygames. La cause ? La différence de taux d’une hormone : l’ocytocine. La stabilité d’une vie de couple et le comportement parental pourraient donc dépendre d’une molécule.
L’ocytocine est une hormone que les scientifiques connaissent bien. Elle est produite par le cerveau des femmes lors de l’accouchement. C’est elle qui provoque les contractions du col de l’utérus. Encore aujourd’hui, elle est utilisée par les gynécologues et les sages-femmes pour provoquer l’accouchement et faciliter l’allaitement. Si cette fonction est connue depuis les années 50, entre-temps, d’autres lui sont connues. Elle intervient par exemple pour façonner le lien filial et parental, notamment par le sens du toucher. Où encore lors de l’établissement d’un lien de confiance.
Si l’ocytocine peut donc expliquer bon nombre de comportements, un manque de régulation peut également provoquer certaines émotions, paroles, réactions… Des expériences montrent que l’ocytocine (injectée par spray nasal) peut influencer les individus atteints de troubles sociaux. Pourquoi pas, dès lors, imaginer son usage dans le traitement de l’autisme ? Une molécule mimant l’ocytocine se montrant efficace à faible dose sur les animaux, à la fin de l’année 2023, un brevet a été déposé par une start-up strasbourgeoise. Son objectif : reprendre ce projet de recherche pour emmener cette molécule jusqu’à l'homme.. et pourquoi pas développer, à terme, un médicament.
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