C’est le vrai coup d’envoi des primaires démocrates. Cette nuit avait lieu le premier débat télévisé des prétendants à l’investiture. Un autre round est prévu la nuit prochaine. Entre la vingtaine de candidats et candidates sur la ligne de départ, le parti très divisé, et se cherche un champion pour affronter Trump dans un an et demi, en novembre 2020.
C’est donc un long marathon qui a débuté chez les démocrates, cette nuit, à Miami avec ce premier volet du débat entre les 10 premiers candidats. Dix autres seront opposés ce soir. Au total, ils étaient même 25 sur la ligne de départ avant un premier tri par le Comité national démocrate.
Il n’y a jamais eu autant de candidats à cette primaire. Rarement les différences idéologiques auront été aussi tranchées dans ce parti. D’abord parce qu’il ya en face Donald Trump rappelle Olivier Richomme, maitre de conférence en civilisation américaine à l’université Lyon 2.
Conséquence : un risque de cacophonie et de divisions. Au coup d’envoi, le nombre de candidats est un point faible poursuit Jean-Eric Branaa enseignant à l’université Paris 2 et chercheur à l’Iris.
En attendant l’écrémage, et parmi les anciens, on retrouve un candidat bien connu en tête des sondages : Joe Biden. L’ancien vice-président d’Obama fait figure de favori pour le moment mais il accumule aussi certains handicaps. On connait par exemple sa propension aux gaffes. Mais ce n’est pas tout, explique Vincent Michelot, professeur à Sciences Po Lyon, spécialiste de l’histoire politique américaine.
Face à Joe Biden, le sénateur du Vermont, Bernie Sanders, âgé de 78 ans. Grand rival d’Hillary Clinton il y a quatre ans. Les deux hommes se retrouveront ce soir. Mais Sanders est concurrencé sur l’aile gauche par Elisabeth Warren, 70 ans, sénatrice du Massachussetts. Elle était sous le feu des projeteurs cette nuit. Si elle n’a pas toujours été démocrate, elle milite désormais pour un impôt sur la fortune des plus riches. Elle souhaite aussi casser le monopole des GAFA. Pour Vincent Michelot c’est à ce jour la candidate dont le programme est le plus affuté.
Mais elle n’est pas la seule femme. On en compte quatre autres. Dont Kamala Harris. 54 ans, afro-américaine. Cet ancien procureur de l’Etat de Californie est désormais sénatrice. Depuis son entrée en politique, elle est l’une des plus virulentes opposantes à Trump. Elle est par ailleurs réputée proche d’Obama. Certains la pressentent même pour un ticket avec Joe Biden. Est-ce qu’une femme pourrait être un avantage face à Trump ? Oui et non pour Olivier Richaume.
Les candidats démocrates risquent de se retrouver face à un autre dilemme. Entre ceux qui pensent comme Joe Biden que la présidentielle se gagnera au centre et qu’un modéré séduira plus facilement les électeurs indépendants et républicains déçu par Trump. Et puis ceux qui penchent pour une offre plus tranchée à gauche autour d’enjeux clés comme le climat, la santé, l’équité fiscale, le sort des migrants. Les démocrates doivent exposer leurs différences, mais tout en évitant s’entre-déchirer, ce qui ferait le jeu de Trump, souligne Olivier Richaume.
D’autres débats sont prévus ce été. La campagne des primaires va s’étaler durant près de sept mois avant de connaitre celui ou celle qui affrontera Donald Trump en novembre 2020.
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