L’offensive. C’est l’état d’esprit de la CGT en ce jeudi de manifestation et de grève. "On voit que la mobilisation est massive, dans les écoles, à la SNCF, à la RATP. On voit surtout qu’on a eu plus de 2.000 appels à la grève dans les entreprises privées. Jusqu’à hier, on a été sollicité par des salariés qui nous demandaient comment ils pouvaient participer au mouvement d’aujourd’hui. On est bien sur une grève interprofessionnelle. Tout le monde a bien compris que cette réforme des retraites, c’est travailler plus longtemps pour avoir moins de pension, quel que soit son métier, son secteur d’activité" explique Fabrice Angei, secrétaire général confédéral de la CGT.
La réforme des retraites est bien entendu le cœur de la revendication des manifestants. "Mais plus généralement, c’est notre modèle de société qui se joue. C’est la question de la place des jeunes et des seniors dans l’emploi. Est-ce qu’on veut une société individualiste ou est ce que l’on veut renforcer notre modèle de société solidaire ? C’est ce que veut la CGT, avec beaucoup d’autres" ajoute le syndicaliste.
Pour ce dernier, le but de la grève est bien que le gouvernement renonce à sa réforme. "On caricature souvent la CGT mais elle a des propositions. On a le meilleur système de retraite au monde, par répartition solidaire, mais qu’il faut améliorer. Il faut améliorer le régime actuel en gardant ses fondements. C’est une question de finances. Le système ne souffre pas de trop de versement, mais de pas assez de ressources. Quand la Cour des comptes nous dit qu’on se demande à quoi servent les 90 milliards d’exonérations sociales pour les travailleurs dont bénéficient les grands groupes, c’est un seul exemple de quoi faire pour financer les retraites et les améliorer" lance Fabrice Angei.
L’une des revendications de plusieurs catégories de grévistes porte sur la suppression des régimes spéciaux, qu’ils souhaiteraient conserver. "Ces régimes spéciaux sont pour beaucoup liés à l’histoire. Ce sont des accords faits avec les entreprises. Ils sont autofinancés. Si on prend la SNCF ou la RATP, ce sont des cotisations supplémentaires que font les salariés et les employeurs. Ces régimes prenaient en compte une pénibilité, un travail atypique" plaide-t-il.
Fabrice Angei prévient. "La grève durera le temps qu’il faudra, le temps que le gouvernement comprenne qu’il fait fausse route et qu’il faut abandonner ce projet de réforme, et discuter d’un autre projet. Nous avons fait des propositions en termes de prestations et de financement. C’est le gouvernement qui peut accepter de renoncer" martèle-t-il.
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