À l’approche des vacances de Noël, la fermeture des remontées mécaniques est toujours un motif de tension entre l’État et les professionnels de la montagne. Ils étaient encore nombreux a manifester hier à Bourg-Saint-Maurice en Savoie. Une nouvelle manifestation est prévue aujourd’hui à Paris pour demander l’ouverture des domaines skiables. Les stations préparent leur plan B pour accueillir les touristes et les occuper sans télésièges.
Les fêtes de fin d’année représentent environ 20% à 30 % du chiffre d’affaires des stations françaises. C’est aussi des dizaines de milliers d’emploi saisonniers. Cela explique la détermination de certains. En vue d’obtenir un assouplissement, un référé liberté sera déposé ce jeudi après-midi devant le Conseil d'État, à l’initiative du président de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, et de plusieurs élus alpins.
Le 11 décembre, une nouvelle concertation est prévue avec le gouvernement. Si rien ne bouge, les stations françaises rouvriront le 15 décembre mais sans remontées mécaniques. Pourtant des téléphériques, télésièges et téleskis à l’arrêt pour Noël, c’est déjà arrivé. "Il y a eu plusieurs Noëls d'affilée sans neige. Certes, les bars et restaurants étaient ouverts. Là c'est un cas très particulier. Il faut rappeler que la montagne n'est pas réduite au seul ski alpin", rappelle Vincent Neyrinck, de l’association Mountain Wilderness.
Depuis plusieurs années, la neige plus rare et les attentes du public ont pousser les stations à se diversifier en dehors du tout ski alpin. De nouvelles tendances ont émergé, d’autres sont revenues en force comme le ski nordique. "Le ski nordique a le vent en poupe ces dernières années. C'est vraiment la salle de fitness en extérieur", explique Jean-Marc Silva, directeur de France Montagne. Ce sera sans doute du cas par cas car chaque station est différente en fonction de son altitude de ses équipements ou de son orientation.
Dans le massif du Vercors, par exemple, à cheval sur l’Isère et la Drôme, l’altitude est moyenne : pas plus de 2000 m. Le tournant a été pris sur le coté nature. "Nous avons un atout indéniable, c'est ce tourisme de quatre saisons. Nous pensons que les clients vont venir quand même. Nous avons des gens qui nous appellent à nouveau car ils ont compris qu'ils pourront profiter de la montagne", assure Fabrice Mielzarek, président de l'office du tourisme de Villards de Lans-Corrençon.
Il devrait être possible de prendre des cours. Les moniteurs s’organisent pour proposer certaines formules. "Les moniteurs pourront enseigner le ski nordique et le biathlon", indique Jérémie Noyrey, directeur adjoint du syndicat des moniteurs des écoles de ski français. Il y a encore des incertitude en ce qui concerne le ski de randonnée et les guides.
Si vous avez un accident, vous serez secouru. Mais, dans ce contexte, cette compétence relèvera-t-elle de l’État, des communes ou des stations ? Il ne faut pas qu’il ait de zone d’ombre. Nicolas Rubin, maire de Châtel en Haute-Savoie, demande donc à l’État de ne pas imposer d’autres contraintes aux communes sans contrepartie. "Il faudra que les communes soient accompagnées par l'État car quand on ouvre la montagne à tous types d'activités, il faut en assurer la sécurité. Il reviendra aux services de l'État d'assurer l'entière reponsabilité des secours en montagne", affirme-t-il.
Il ne faut pas oublier que la montagne est un lieu de rencontres. Une philosophie que partage Vincent Neyrinck, de Montagne Wilderness : "Tous les gens de la montagne sont des passionnés, ils ont des choses à vous passer. Ce sont des passeurs".
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !