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Face au harcèlement scolaire, les mesures insuffisantes du gouvernement

Un article rédigé par Violaine Rey - RCF Haute-Savoie, le 6 juin 2023 - Modifié le 17 janvier 2024

La France rend hommage à Lindsay, jeune collégienne de Vendin-le-Vieil, qui s'est donné la mort le 12 mai dernier après des mois de harcèlement. En réaction, le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, a dévoilé une série de mesures pour tenter d'endiguer le fléau. Des annonces bien en-deça des souhaits des professionnels d'accompagnement des enfants victimes.

Patrice Iacovella dans son Cabinet des Emotions à DrumettazPatrice Iacovella dans son Cabinet des Emotions à Drumettaz

Derrière les annonces, peu de nouveautés

 

Si à travers un communiqué de presse, le gouvernement dévoile bien trois piliers d'actions, dans les faits, ils ne font qu'appuyer des mesures existantes.

Renforcement des subventions allouées aux associations, rappel des dispositions législatives, rencontre avec les responsables des principaux réseaux sociaux... Des annonces qui n'arrivent plus à convaincre Patrice Iacovella, sophrologue pour enfant et à la tête du Cabinet des Emotions à Drumettaz. "Il n'y a rien de transcendant, c'est des choses que l'on connaît déjà" déplore-t-il. "C'est une façon de dire "on a conscience du problème" mais sans que rien ne permette d'éradiquer ce fléau".

 

Le professionnel appelle de ses voeux une formation poussée du corps enseignant, mais aussi des cours de gestion des émotions ou de communication non-violence, pour agir à la racine du harcèlement, empêcher sa naissance.

 

 

Parents et enfants, seuls contre tous
 

Lorsque les familles poussent le cabinet de Patrice Iacovella, ils ont souvent tout essayé : prévenir les enseignants, la direction voire le rectorat. "On a tendance à minimiser, à ne pas prendre au sérieux la parole des enfants et de leurs parents. On leur dit que c'est des chamailleries." explique-t-il.

Dans le cas de Lindsay, les parents ont d'ailleurs déposé plusieurs plaintes à l'encontre de l'établissement scolaire, estimant n'avoir pas été entendus et que la fin de tragique de leur fille aurait été toute autre avec un peu d'aide.

"Moi ce que je dis aux parents, c'est qui faut ressasser, taper le plus haut possible, ne pas se taire" ajoute le sophrologue qui sait mieux que personne à quel point il peut être difficile de trouver du soutien. "Mon fils a été harcelé durant 18 mois, on a eu la chance d'être écouté mais ça a été très long de mettre fin à cette période" confie-t-il.

 

 

On en prend pas le temps d'écouter les enfants

 

 

Aujourd'hui insatisfait des propositions du gouvernement, il invite les familles touchées par le harcèlement à contacter le 3018 et le 3020. Deux numéros mis à disposition des victimes et gérés par des professionnels de l'écoute.

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