Un attentat horrible. Vendredi 16 octobre, Samuel Paty, un professeur d’histoire géographie du collège du Bois d’Aulne, à Conflans Sainte Honorine, était assassiné, décapité. Un acte effroyable qui a poussé, une fois encore les Français à sortir de chez eux, et à s’unir face à la barbarie islamique. Ce week-end, plusieurs dizaines de milliers de Français étaient réunis, unis face à de tels actes.
Dans le même temps, Emmanuel Macron demandait un renforcement des mesures de sécurité aux abords des écoles à la rentrée prochaine. Le chef de l’Etat a également demandé des actions concrètes contre la propagande islamique radicale en ligne. "Ce genre de discours, on l’entend après chaque attentat majeur. Il y a de la volonté. Des choses ont été faites" explique Sébastien Pietrasanta, historien, spécialiste du terrorisme, ancien député, dénotant toutefois des lacunes en matière de sécurité.
Attaquer un professeur, c’est attaquer un symbole. Tout comme s’attaquer aux journalistes, aux forces de l’ordre, à un prêtre. "C’est un symbole oui mais il ne faut pas oublier que le terrorisme frappe aussi de manière aléatoire. On est face à un terrorisme de proximité et c’est extrêmement difficile de le prévenir" ajoute-t-il.
Aujourd’hui, certains professeurs par crainte de représailles choisissent de faire l’impasse sur certaines parties du programme. "J’ai enseigné très peu de temps. C’est vrai que quand j’étais député, j’ai eu des témoignages d’enseignants. Malheureusement il n’y a rien de nouveau. C’est quelque chose qui m’interpelle car nous avons des enseignants qui vont au front, comme Samuel Paty, et d’autres qui parfois préfèrent contourner la difficulté. Il y a une mobilisation de l’Education nationale qui doit être faite" lance Sébastien Pietrasanta.
"Le président de la République a raison de rappeler la mobilisation de notre société. Mais nous n’avons plus besoin de discours incantatoires. On a besoin de se mobiliser. Le travail des enseignants, dans les quartiers, est difficile. Une partie de nos concitoyens a basculé dans l’islam radical. C’est très difficile de lutter contre. Il faut développer des outils pédagogiques renforcés. On est face à un travail de longue haleine, et face à un problème de court terme. Il faut réellement changer ce sentiment d’appartenance. Les lois de la République doivent s’imposer à tous quand on vit dans ce pays" conclut l'historien.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !