Les colocations Lazare n'ont plus rien à prouver sur le territoire français. Implantées un peu partout, le micro d'RCF a poussé les portes de la maison de Marcq-en-Baroeul, dans le Nord. Ici, la solidarité règne en maître. Jeunes actifs et personnes en reconstruction partagent une colocation. Alors, les différences d'âges ou les expériences personnelles sont-elles un frein au bon déroulement du quotidien ? Pas du tout, explications :
Nous sommes en semaine, il est tout juste 6 heures, la maison se réveille. Mais avant que chacun s'attelle à son quotidien, les 8 colocataires se rendent à la chapelle. Au programme : un temps de Laudes. Car chez Lazare, les maisons sont chrétiennes avant tout. Et c'est un moment important , même chez les plus jeunes, comme Paul, 23 ans. "J'étais en colocation avec des amis avant, et on essayait de prendre du temps pour les laudes chaque matin. Mais on avait du mal à tenir le rythme. Ici, c'est vraiment fait pour". Même avis du côté de Louis, 24 ans : "Je me sens plein d'énergie quand je pars au boulot chaque matin. D'avoir pris ce temps avec le Seigneur et un petit-déj' avec mes colocs".
Si le lieu dispose de sa propre chapelle, c'est une grâce à la motivation de ses occupants, comme nous explique Sophie Roquette la responsable de la maison Lazare : "Un de nos colocs, Roger, a tenu à retaper une pièce pour la chapelle. Avec ceux qui avaient du temps, le lieu a vu le jour et permet de se réunir tous ensemble chaque matin".
"Un lieu unique et extraordinaire"
Ces mots, ce sont ceux des trois jeunes actifs de la colocation que nous avons croisés sur place. Maxime, Paul et Louis. Ils viennent d'entrer dans la vie professionnelle, et on fait ce choix de vivre une expérience différente. Paul n'a pas hésité une seule seconde : "La vulnérabilité a touché ma famille. Cette colocation pour moi c'est vivre en plénitude, en aidant son prochain, ce que je trouve beau. Mais je pensais être là pour donner, et au final je reçois beaucoup plus que je ne donne".
"On ne sait pas avec qui on va vivre, on vient s'installer ici pour le projet de vivre une aventure avec les autres", commence un autre jeune pro, Maxime. "Vivre avec des personnes qui n'ont pas eu la même expérience de vie que nous, c'est aussi une façon de réaliser la chance qu'on a".
Un nouvel espoir
Pour d'autres, la maison Lazare de Marcq-en-Baroeul apparaît comme une nouvelle chance, un nouveau départ. "J'ai été sans-abris à Paris pendant plus de 20 ans, j'ai été alcoolique et j'ai énormément gâché ma vie", confesse Mohamed, l'une des personnes en reconstruction. Avant d'ajouter : "Depuis que je suis ici, je me sens protégé. Je peux aborder mes problèmes administratifs, dormir au chaud et reprendre ma vie en main."
Du côté de Philippe, c'est un coup du destin qui a bousculé son quotidien il y a quelques années : " J'ai eu des problèmes de santé. J'ai dû arrêter de travailler et je me suis retrouvé à la rue. Avec les jeunes pros, on s'apporte beaucoup. J'ai plus d'expérience de vie qu'eux, mais ils m'apportent leur jeunesse. On se complète bien".
La rédaction de RCF Hauts de France vous entraîne à la rencontre de ceux qui prennent soin des plus fragiles et des plus vulnérables dans notre région. Douze minutes précieuses pour découvrir la beauté de la fraternité en action et près de chez nous.
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