"Tout est à reconstruire. Les hôpitaux ont été la cible d’attaques. Le système de santé est complètement effondré. Les réseaux d’eau et d’électricité sont gravement endommagés. Le carburant est hors de prix. Il y a 11,7 millions de personnes qui sont en attente d’une aide humanitaire dont une grande majorité de femmes. Ce conflit a entraîné l’un des plus importants déplacements de population depuis la seconde guerre mondiale et ce qu’on voit concrètement, c’est que les populations vivent dans des situations catastrophiques. 83% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Il faut absolument que la communauté internationale continue d’aider les Syriens" explique Fanny Petitbon, responsable en France du plaidoyer pour l’ONG Care.
"Notamment des distributions alimentaires, d’hygiène, du savon, des kits pour les bébés. Des matelas, des couvertures, des vêtements. Mais c’est aussi le travail avec nos partenaires sur le terrain en améliorant les centres de santé, en améliorant l’accès aux femmes enceintes, qu’elles puissent donner naissance dans des conditions décentes. C’est aussi travailler sur comment on pourrait améliorer la situation au-delà de l’aide humanitaire, en les aidant à améliorer leurs moyens de subsistance : leur permettre de relancer la production agricole, lancer des micro-crédits pour relancer de petites entreprises, pour être un peu moins dépendant de cette aide humanitaire" ajoute-t-elle.
"Sur le terrain, Care et d’autres acteurs mettent en place des systèmes de prise en charge pour aider les populations à se remettre de ces traumatismes et notamment auprès des femmes et des filles, qui représentent 72% de la population en Syrie. Beaucoup ont perdu leur père, leur mari, leur frère et leur situation change. Elles deviennent des chefs de famille. Elles ont une responsabilité accrue. Il y a beaucoup de stress, et donc un accompagnement de ces femmes pour leur permettre d’avoir accès à des ressources financières et agricoles pour relancer la production. Et protéger les petites filles, car beaucoup de familles ont recours à des mariages arrangés, pour des filles de 10 et 11 ans, car elles estiment qu’en mariant leur petite fille, elles vont les mettre à l’abri du besoin. Or malheureusement, ce sont des solutions de secours négatives" conclut Fanny Petitbon.
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