Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Faute de remontées mécaniques ouvertes, les grandes stations ont vu leur fréquentation dévisser. Alors que les plus petites stations, situées en moyenne-montagne, qui ont diversifié leurs activités depuis quelques années, ont vu leur fréquentation dopée. Une belle revanche, en particulier pour le ski de fond, sur le ski alpin.
Sur le seul mois de décembre, la fréquentation a bondi de 30% sur ces aires de jeux, où la distanciation sociale est plus que respectée. Haute-Savoie Nordic, l'organisme de promotion des 24 domaines nordiques du département, a vu sa clientèle se diversifier, et les pratiques évoluer. "Le ski de fond a été énormément plébiscité, la simple marche sur les sentiers et les raquettes aussi. On a eu énormément de demande sur les activités ludiques extraordinaires comme les traineaux à chiens", explique Charlotte Allier, responsable promotion.
Ce boom des pratiques est aussi constaté chez les skieurs locaux et chez les vacanciers à Noël. Au Grand-Bornand, dans les Aravis, la station-village a vendu plus de 17.000 forfaits sur le domaine nordique pendant les deux semaines de vacances. C'est 100% de plus que l'an dernier ! Alors les moniteurs et accompagnateurs de montagne ont dû suivre.
À l'école de Ski Nordique du Grand Bornand, 40 moniteurs ont travaillé, contre 30 habituellement. Maître mot : adaptation ! "On a remarqué une augmentation de la clientèle qui fait du ski alpin d’habitude. N’ayant pas les rémontées mécaniques, ils ont voulu essayer le ski de fond. Les moniteurs se sont adaptés", assure Alexis Bailly, moniteur et directeur de l'école.
Les moniteurs et accompagnateurs du Grand-Bornand proposent du ski de randonnée, du ski nordique, du biathlon, des balades en raquette ou encore de la construction d'igloos. Et du côté des pratiquants, est-on prêt à laisser le ski alpin de côté, pour le ski de fond ?
Le ski de fond a des atouts, et le fait savoir. Il séduit à la fois pour le sport, le plaisir de la glisse et le contact avec la nature. Célestin Messer, 22 ans, le pratique depuis le lycée. "Le fond c’est du plaisir de glisse, on retrouve une cadence et donc on profite de glisser où on essaye de gérer notre effort", raconte-t-il.
Essor du ski de fond : effet de mode, ou pas ? Pour Charlotte Allier, responsable promotion à Haute-Savoie Nordic, la dynamique dépendra surtout de l'évolution de la situation sanitaire en janvier. Objectif : les vacances de février, dans moins d'un mois. "Le mot d’ordre pour les prochaines semaines reste l’adaptabilité. Il faut qu’on reste vigilant", explique-t-elle.
Dans les activités qui connaissent une importante popularité, il y a aussi les raquettes à neige. TSL, le leader mondial de la raquette de randonnée, situé en Haute-Savoie, est assailli de coups de téléphones, et ploie sous les commandes. 3000 paires de raquettes sortent de l'usine chaque jour, contre 1500 habituellement ! Une production qui a doublé. Au total, ce sont 180.000 paires vendues depuis le début de l'hiver. Pas le choix, l'entreprise doit pousser les murs, et surtout, embaucher pour répondre à la forte demande. "En hiver on tourne à peu près à 40 personnes et là on est montés à 80 personnes. On a embauché beaucoup de personnes qui travaillaient sur le ski alpin", précise Jean-Marie Lathuille, responsable marketing chez TSL.
Si vous voulez commander votre paire de raquettes pour ces vacances de février, dépêchez-vous. 5 semaines de délai sont nécessaires à la fabrication.
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