Le Festival de Cannes existe depuis plus de 70 ans et il a très vite intéressé les chrétiens. Les premières années, les protestants et les catholiques attribuaient un prix chacun de leur côté. Puis, grâce à l'ouverture à l’œcuménisme voulu par Vatican II, ils se sont regroupés en 1974 pour le premier jury œcuménique au Festival de Cannes. Au fil des années, ils ont récompensé les plus grands réalisateurs de leur temps : Tarkovski, Bresson, Ermanno Olmi qui vient de mourir, Ken Loach, Pedro Almodovar en 1999 avec Tout sur ma mère mais aussi de jeunes cinéastes qui n'étaient pas encore connus, comme Fatih Akin en 2007 avec le film De l'autre côté, ou Paolo Sorrentino et Xavier Dolan plus récemment.
Le jury œcuménique est composé de 6 membres, 3 protestants et 3 catholiques. Ils sont choisis parmi les adhérents de deux associations, Inter-Film pour les protestants et Signis pour les catholiques. Ce sont des personnes engagées dans une vie de foi, ouverts aux problématiques de nos sociétés, cinéphiles avertis ou professionnels du cinéma, ils remettent leur prix en toute indépendance.
C'est le Festival qui choisit les films en compétition. Donc le jury œcuménique voit tous les films de la sélection et, comme le jury officiel, il délibère ensuite pour faire son choix. Bien sûr, il y a des critères pour le jury œcuménique. Le premier d'entre eux étant la qualité artistique mais dans un festival comme celui de Cannes, les films sont tous d'excellentes qualité. Ensuite, le film doit mettre en avant un message proche des valeurs de l'Évangile, notamment la fraternité, la justice, la réconciliation. Les jurés sont attentifs aux enjeux de la société contemporaine et désignent souvent un film qui permet de mieux comprendre l'époque dans laquelle on vit, grâce aux intuitions artistiques du réalisateur.
Parmi les réalisateurs sélectionnés, on trouve le japonais Kore Eda Hirokazu qui a déjà reçu plusieurs fois un prix Signis ou œcuménique et dont le film parle de la famille ; mais je serai ravie si le jury œcuménique de cette année, présidée par la portugaise Inês Gil, choisit une femme réalisatrice, soit l'italienne Alice Rohrwacher, soit la libanaise Nadine Labaki qui avait déjà reçu un prix œcuménique pour son film "Et maintenant, on va où ?".
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