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"Fille", un mot qui a évolué avec le temps

RCF,  - Modifié le 11 octobre 2018
Chaque jour Jean Pruvost décrypte un mot en lien avec l'actualité, et aujourd'hui est la journée mondiale des filles.
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Pour un Papa qui a deux filles, pour un grand-père qui a trois petites filles, pour un professeur qui eut des classes entières de filles dans ses toutes premières années, enfin, pour un lexicologue qui considère que la lexicologie est une fille de Pierre Larousse, inutile de préciser que le mot fille est éloquent et sonne comme un bien joli mot, qui reste à expliciter cependant.

Un mot totalement relié au mot masculin, fils, les deux mots venant du latin : on se trouve là en terre latine avec à la fois le mot filius, signifiant enfant et fils, et le féminin filia, une enfant, une fille… On les rattache tous deux à une racine indo-européenne, dhéi, - où n’a été préservé en fait que son i à l’arrivée - dhéi qui signifiait têter, ce qui ramène à la naissance d’un enfant : un fils ou une fille. Disons-le cependant, il a fallu un moment pour que les filles ne soient pas considérées comme venant après le fils, et il reste encore du travail pour affirmer la pleine égalité de traitement.

La première fois qu’un dictionnaire relève le mot fille, c’est en 1680 dans le Dictionnaire de Richelet, avec une définition des plus simplistes : « Fille : celle qu’on met au monde ». Et suivent deux définitions pour petite fille. En tout en premier et c’est surprenant : « : c’est une fille fort jeune. Une jolie petite fille ». Disons-le tout de suite, nos premiers dictionnaires tous fait par des hommes insistent beaucoup sur la notion de beauté.. Vient en second la petite fille en tant que « fille du fils ou de la fille qu’on a mise au monde ». Quant à l’article suivant, belle fille, il est de même modèle : d’abord « c’est une fille qui a de la beauté », article qu’on n’oserait plus créer aujourd’hui dans un dictionnaire, et ensuite seulement « belle fille. Femme du fils qu’on a mis au monde. » D’autres articles suivent, mais on en aurait pour plus d’une heure à tout citer ! Avec çà et là des formules oubliées.

Eh bien les « filles de la mémoire », c’est ainsi qu’on appelait les muses. A dire vrai, il est bon de rappeler que muse n’a pas de masculin et que c’est un mot magnifique. Sans les muses, la vie serait en effet bien terne Et voici par ailleurs Larousse donnant pour adjectif au mot fille : « chère, chérie, aimée, généreuse, tendre, gracieuse, séduisante ». De fait, Larousse avait une fille adoptive, la petite nièce de sa femme, Antonine, c’est elle qui fut prise en photo soufflant sur une rose, modèle de la semeuse soufflant sur le pissenlit. C’est la « fille » des dictionnaires, notre muse à tous !
 

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