Emmanuel Macron a reçu à sa table hier soir une trentaine de personnes pour parler de la fin de vie. Il y avait des médecins, des personnes de la société civile et les responsables religieux. Si Emmanuel Macron n’est pas revenu hier soir sur la méthode et le calendrier du texte, il a apporté des précisions sur les intentions du gouvernement au sujet des soins palliatifs et de l'aide active à mourir. Les explications de Christian Krieger le président de la Fédération Protestante de France au micro de Pauline de Torsiac.
Emmanuel Macron a reçu les responsables de culte à dîner à l'Elysée jeudi 8 Février 2024. En question la fin de vie. Autour de la table, il y avait aussi des médecins et des personnes de la société civile. Car Emmanuel Macron cherche une voie de consensus avant de dévoiler le contenu du projet de loi.
Ce dîner à l’Elysée avait été promis par Emmanuel Macron à l’occasion de ses vœux aux responsables des cultes début Janvier. Cérémonie de voeux assez confuse puisque les responsables religieux avaient cru comprendre qu’Emmanuel Macron avait l’intention de faire deux textes distincts, l’un sur les soins palliatifs, l’autre sur l’aide active à mourir. Ce n’était en fin de compte pas le projet. Alors, si Emmanuel Macron n’est pas revenu ce jeudi 8 Février 2024 sur la méthode et le calendrier du texte, il a apporté des précisions sur les intentions du gouvernement, explique Christian Krieger, le président de la Fédération protestante de France. “Le chef de l’Etat”, dit il “ a insisté sur une continuité des soins palliatifs dont l’ancrage doit s’inscrire avant la phase terminale d'une existence, dans l'ensemble du monde du soin. Sur le sujet de l’aide active à mourir, Il a annoncé qu'il envisageait plutôt une continuité avec le cadre législatif actuel. Pour Christian Krieger, Emmanuel Macron ne souhaite pas "une rupture, qui serait matérialisée par un nouveau droit ou une nouvelle liberté mais plutôt une continuité en ouvrant un possible là où la médecine actuelle touche à ses limites et n'offre pas de réponse à la souffrance d'une personne en phase terminale.”
"Ouvrir un possible" sur l’aide active à mourir. Comment cela se traduira concrètement dans la loi. Difficile à dire. Le positionnement des religions lui est en revanche plus clair sur le sujet. Les responsables de culte sont alignés sur le principe de refuser de donner la mort et demandent que la loi Claeys Leonetti sur les soins palliatifs soit «vraiment appliquée».Le grand rabbin de France Haïm Korsia et le président de l’épiscopat Mgr Éric de Moulins Beaufort réclament eux “une aide active à vivre”. Christian Krieger craint lui que le droit à mourir ne se transforme en un devoir de partir. Alors à l’issue de ce dîner à l’Elysée, Christian Krieger est dubitatif. “Le Président de la République tente un exercice d’équilibre”, reconnaît-il.
Le sujet de la fin de vie est clivant. Personne ne peut dire qu'il n'a pas été entendu mais je crois que personne ne pourrait dire qu'il a pleinement été entendu. Nous ne nous y retrouvons pas nécessairement, puisque nous avions demandé de séparer deux choses. Il faut d'abord appliquer la loi Claeys Léonetti et développer une réelle culture de soins palliatifs.
"L’évolution vers une loi autorisant l’aide active à mourir nous paraît inopportune tant que le cadre légal actuellement n'est pas pleinement mis en œuvre”. Emmanuel Macron a promis aux responsables religieux qu’il les consulterait avant de présenter le projet de loi. Le texte sur la fin de vie devrait voir le jour d’ici au mois de Juin.
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