La question de légitimer ou non le droit sur la fin de vie revient sur le devant de la scène avec l'annonce par le président Emmanuel Macron d'une convention citoyenne qui débutera le 9 décembre 2022.
Dans l'émission " L'Invité du Soir " en Normandie, Catherine Manné donnait la parole à Benoist Andrillon, aumônier au CHU et Nathalie Mahiu, présidente de l'association JALMALV. D'une voix concordante, tous deux rappellent l'urgence absolue de développer les soins palliatifs en France et de faire mieux appliquer la loi Claeys-Leonetti, qui encadre ce droit des personnes en fin de vie. 26 départements en France en sont encore totalement dépourvus !
Après avoir parlé de la méconnaissance des Français de la loi Claeys-Leonetti, Nathalie Mahiu revient sur la cause principale, selon elle, de choix de la fin de vie.
Elle parle d'une " mort sociale " : ce sentiment d'abandon qu'éprouvent les personnes en fin de vie qui les poussent à demander à mourir, pour ne plus être un poids pour leurs proches et la société. Ainsi, légaliser l'euthanasie signifierait que " la vie ne vaut la peine d'être vécue ".
Le Père Benoist Andrillon abonde dans ce sens, avec une question philosophique : plutôt que de trouver un raccourci vers la mort, comment aider ces personnes à trouver un sens à leur vie ?
C'est cette question du sens qui est au cœur de l'engagement de Nathalie Mahiu à la tête de l'association JALMALV ( Jusqu'à la mort accompagner la vie ) depuis de nombreuses années. Au quotidien, les membres de son association rappellent aux personnes en fin de vie combien elles sont importantes, dignes d'être reconnues, accompagnées jusqu'au bout... Quel que soit leur état de santé physique ou psychologique.
Le Père Benoist Andrillon rappelle quant à lui que la sédation profonde permet un soulagement de la souffrance, là où l'euthanasie relève selon lui d'une pratique meurtrière.
Un acte loin d'être anodin, comme en attestent certains médecins prêts à démissionner s'ils devaient réaliser un acte " euthanasique ". Et Nathalie Mahiu d'appeler de ses vœux la mise en place d'une clause de conscience pour le personnel soignant.
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