François Braun, ministre de la Santé, a lancé hier au Mans le volet santé du Conseil national de la refondation. Il était accompagné d'Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée de l'Organisation territoriale et des Professions de la Santé.
"Ce n'est pas parce que nous sommes au Mans que 24 heures suffiront". Si la plaisanterie d'Agnès Firmin-Le Bodo est passée inaperçue devant le public du Palais des Congrès du Mans, elle a le mérite d'être révélatrice. La Sarthe est souvent citée en (mauvais) exemple quant aux déserts médicaux et c'est donc au Mans que le gouvernement a lancé le Conseil national de la refondation (CNR) santé. Un CNR qui est, toujours selon François Braun, "là pour apporter des solutions au plus près des territoires."
400 personnes, élus, soignants et patients, ont assisté à la réunion. Parmi eux, certains ont été sélectionnés pour partager leur inquiétude et leurs aspirations. En effet, les ministres ont insisté sur le rôle à jouer des acteurs locaux, notamment en matière de prévention.
Le diagnostic est partagé par tous. Pour Yann Massart, infirmier sarthois et délégué local de "Dites je suis là", "le cordonnier est le plus mal chaussé et le soignant lui-même va mal", et François Braun a reconnu que le "système de santé français est sorti épuisé de deux ans de crise sanitaire" mais "il a tenu" selon Agnès Firmin-Le Bodo.
S'il est encore trop tôt pour que des pistes concrètes soient définies après ce rendez-vous, François Braun a souhaité que "tous les Français aient un médecin traitant à la fin du quinquennat, surtout les 600 000 personnes atteintes de maladies chroniques car, pour elles, ce problème ajoute de l'inégalité à l'inégalité." Plus concrètement, il a annoncé que l'intérim sera prohibé pour les médecins fraichement diplômés. Pour le ministre de la Santé, "ça devient indécent qu'un médecin touche en une nuit ce qu'une infirmière touche en un mois."
La consultation va se poursuivre jusqu'à la fin de l'année en suivant les axes définis lors de ce premier rendez-vous. À noter que la démarche n'a pas manqué de faire grincer des dents localement. Certains élus, surtout de gauche, soignants et syndicats se sont réunis pour dénoncer ce qu'ils jugent être "une mascarade".
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