Après 50 jours de grève et des tentatives, pour les syndicats, d'offrir de nouvelles propositions au gouvernement, François Hommeril n'est pas optimiste : "ça n'a servi à rien".
Le constat est navrant ; selon lui la surdité du gouvernement est dûe à une volonté première : répondre aux injonctions de l'Union Européenne. "Cette affaire démarre sur un immense mensonge", le gouvernement n'a donc pas voulu établir un système de retraite plus juste, mais plus économique, répondant aux normes européennes.
Or, analyse François Hommeril, le gouvernement happé par ce mensonge s'y enferme "comme un enfant", surenchérissant par de nouveaux mensonges pour se défendre.
Les conséquences de cette impossibilité du dialogue sont donc désastreuses pour le dialogue social, et le gouvernement en est le seul responsable : "La paix sociale est écornée".
Après cet échec du dialogue, François Hommeril remarque que nous empruntons maintenant un nouveau tournant dans l'histoire de cette réforme. Le projet est présenté demain, vendredi 24 janvier, en conseil des ministres.
C'est l'occasion pour la CFE-CGC d'une dernière manifestation. Une dernière, car pour filer la métaphore, peut-être que cet enfant qu'est le gouvernement reviendra à la raison : "Nous voulons donner une chance à l'esprit de raison du gouvernement."
Il est donc évident, pour François Hommeril, que les syndicats ont fait leur travail et que la balle est entièrement dans le camp du gouvernement, et par la suite des Parlementaires.
La CFE-CGC semble avoir été plutôt favorable, en première instance, au projet d'une réforme d'un système de retraite par points. Cela ne fait pas pour autant, selon François Hommeril, de ce syndicat, un syndicat réformiste.
"Notre position est une position indépendante", or réformiste apparaît comme une catégorie politique. Hommeril refuse que le syndicat entre dans une case et redit sa position : "C'est une mauvaise réforme pour la société".
Favorable à un progrès constant, à des réformes qui amélioreraient la situation du corps social, "qui est un corps vivant", la CFE-CGC se désolidarise pourtant tout à fait de cette réforme.
Le gouvernement aurait donc pu mettre en place une bonne réforme fondée sur le système à points, si seulement il avait voulu écouter les syndicats. Mais par son désir technocratique, de tout niveler et simplifier, le gouvernement est passé à côté d'une réalité : la complexité du corps social français. Et cette erreur tend à stigmatiser certaines couches de la population, "les mères de famille, ceux qui ont eu une carrière ascendante", les grands perdants de cette réforme des retraites.
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