Le monde de la culture a souffert pendant la crise du Covid-19. Les salles de cinéma fermées, les jauges de spectateurs à respecter, beaucoup ont subi d'importantes pertes financières. Le gouvernement a donc décidé d'allouer 2 milliards d'euros sur les 100 milliards du plan de relance à la culture. "C’est un effort important et bien réparti", commente Françoise Benhamou, spécialiste de l'économie de la culture. Une répartition générale a été établie par le ministère de la Culture : 426 millions d'euros pour le spectacle vivant, 614 millions pour le patrimoine. Le reste ira à l'audiovisuel et le numérique. Selon Françoise Benhamou, le ministère de la Culture a conscience de son rôle mais il est avant tout de "tenir à flot les structures publiques". En conséquence, une crainte se dégage, celle que "certains théâtres privés fassent faillite".
Il ne faut donc pas se réjouir trop vite selon l'économiste : "les pertes vont probablement augmenter, il faudra peut-être un deuxième plan". Parmi les structures les plus en difficulté, il y a bien évidement les petites institutions. "Dans beaucoup d’endroits, la jauge ne peut pas être remplie."
Avec l'impossibilité pour les artistes étrangers de venir en France, il y a une obligation de recentrer les programmations sur les artistes français. C'est une bonne nouvelle selon Françoise Benhamou. "Ca peut peut-être faire remonter des artistes qu’on voit trop peu", se réjouit-elle tout en émettant quelques réserves : "on peut craindre une programmation dégradée si ça devait durer".
Si le confinement a été une sorte de laboratoire pour la création des artistes, cette période a posé de nombreuses questions et notamment celle de la gratuité. "C'était magnifique mais cela pose des questions sur l'avenir des secteurs culturels", explique Françoise Benhamou. L'économiste renchérit : "pendant tout un temps il y a eu des petites choses pour la culture. Il a fallu que le désastre soit sur la table pour qu’on se dise qu'il fallait faire quelque chose".
Pour Françoise Benhamou, des enseignements doivent être tirés de cette période de crise. Le monde de la culture doit faire face à la mondialisation, à la numérisation et à l'évenementiel, qui posent autant de problèmes qu'ils n'en résolvent.
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