Lundi, à Paris, avait lieu la troisième réunion de l'Instance de dialogue avec l'islam, créée au mois de juin 2015 par le gouvernement pour renforcer la concertation avec la deuxième religion de France. A cette occasion, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a confié le dossier de l’Islam de France à son successeur, au ministère de l'Intérieur, Bruno Le Roux.
Deux mesures importantes figuraient notamment au menu de cette réunion : le financement de l'Islam en France et la formation des imams. Deux sujets très sensibles, dont les réponses apportées par les autorités serviraient avant tout à combattre les foyers de radicalisation en France, et donc à empêcher certains jeunes de suivre la voie du jihad.
Au sujet du financement de l’islam, Ghaleb Bencheikh, théologien, islamologue, et membre de la Fondation pour l'Islam de France estime que "cette question est primordiale, pour tarir des financements occultes. Il y a lieu de faire en sorte que l’on n’accepte plus que ceux qui financent conditionnent cette manne financière par quelques idées qui sont inacceptables dans notre pays".
Dès lors, comment financer l’islam de demain ? Pour Ghaleb Bencheikh, "on ne parle plus de taxe puisqu’une taxe doit être levée par l’Etat. Il s’agit plutôt d’une contribution, d’une souscription. En parallèle, il faut organiser le marché des produits licites. On a besoin d’un peu d’ordre dans la maison Hallal."
Se pose enfin la question de la formation des imams. Là encore une question primordiale et centrale pour Ghaleb Bencheikh. "Nous avons besoin en France d’imams intelligents, bien formés, sérieux, car ils sont les thérapeutes de l’âme. On ne leur demande pas d’être tous des savants, mais au moins de bon liturges. Il nous paraît qu’il leur faut une formation hybride. D’abord une formation concernant la culture, le patrimoine, l’histoire de la France. Ensuite marier cela avec la culture de l’islam" conclut le théologien, qui estime enfin que les mesures annoncées lundi par Bernard Cazeneuve vont dans le bon sens.
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