Des chaleurs jamais atteintes, une absence de pluie pendant plusieurs semaines. L'été en Bretagne a été agréable pour les touristes mais beaucoup moins pour la nature. Les rendements sont impactés, les arbres perdent leurs feuilles comme en automne. Quels sont les répercussions à moyen et long termes?
Pour retrouver pareille situation, Gilbert Brouder fait appel à ses souvenirs et à ceux de ses parents. "On avait en mémoire très lointaine l'année 1976. La grosse différence avec cette année-là, ce sont des températures plus élevées. Des choses inédites en Bretagne. On a relevé 39 à 40° à Plougrescant. Je pense que l'on a jamais connu ça !".
Un phénomène qui n'a pas tardé à impacter ce producteur de tomates costarmoricain qui est également président de la coopérative Les Maraîchers d'Armor. Les cultures de plein champ ne sont pas sorties indemnes : "pour des cultures comme le choux-fleur qui démarrent, le brocoli, le coco de Paimpol, les rendements sont largement divisés par deux".
Et pour l'artichaut, cela pourrait être pire. Selon le maraîcher, la plante réclame chaleur et eau. On risque pour cette production d'avoir une récolte nulle.
Autre phénomène crée par la sécheresse : la chute des feuilles des arbres. Au parc naturel régional du Golfe du Morbihan, on l'a bien remarqué, depuis le mois de juillet. Autant en milieu rural qu'en ville.
Pour Alexandre Crochu, chargé de mission et référent du patrimoine arboré du parc naturel régional du Golfe du Morbihan, c'est la conjonction du déficit d'eau et des fortes chaleurs qui explique que les feuilles tombent pendant l'été. "L'arbre pour limiter la perte en eau va avoir tendance à mettre en place des stratégies. Il préfère sacrifier ses feuilles". Et ce n'est pas une bonne nouvelle.
Si l'épisode est rare, les conséquences sont limitées. Mais s'il devient récurrent, ça n 'est pas la même histoire. Le système racinaire de l'arbre peut être impacté.
Les répercussions pour l'homme existent également. "Les arbres captent le carbone, ils le stockent et ils servent à purifier l'atmosphère, à rafraichir les villes. Ces phénomènes de dépérissement qu'on observe aujourd'hui, si on les observent de manière plus accentuée à l'avenir, il faudra se poser les bonnes questions en terme de préservation du patrimoine arboré, de choix d'essence et de la manière de les implanter".
En juin dernier, une formation a d'ailleurs été dispensée à destination des collectivités du territoire du parc naturel régional du Golfe du Morbihan sur la question de l'arbre en ville.
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