Les modalités d’organisation posent encore question. Seuls les thèmes retenus font partie des certitudes. Transition écologique, fiscalité, organisation de l’Etat, démocratie et immigration.
"On peut partager les craintes de la Commission nationale du débat public. On voit une improvisation très grande en ce qui concerne la méthodologie de cette consultation. Au moment même où au contraire on aurait besoin de clarté et de rompre avec un certain amateurisme qui caractérise depuis un certain temps déjà l’action gouvernementale. Les Gilets jaunes avaient demandé la création d’une Assemblée citoyenne tirée au sort pour défendre les intérêts des citoyens. Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas pris la balle au bond ? Après tout c’est ce qu’a fait l’Irlande pour légaliser l’avortement dans un pays profondément catholique" explique Yves Sintomer, professeur en Sciences politiques à l’Université Paris 8
"Cela fait longtemps qu’on ne l’a pas consulté, et quand on la consulte, on prend justement cette méthodologie d’une consultation ouverte sans véritable règle. On se replie sur une sorte de communication de proximité qui marque la tradition française. On fait des consultations, mais à quoi servent-elles véritablement ? Rien n’est clair à ce niveau là" ajoute-t-il.
"Malheureusement" lance Yves Sintomer.
"Il n’y a pas de solution miracle et la défiance structurelle par rapport à la politique, au système actuel, aux partis, est très profonde. Il n’empêche que l’introduction d’une telle mesure, si elle était faite correctement, si on pouvait avoir une organisation régulière de référendums d’initiative citoyenne, pourrait contribuer à redonner aux citoyens le sentiment qu’ils pèsent sur la prise de décisions" conclut-il.
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