La commission européenne se réunit à Bruxelles mercredi 25 octobre pour décider du renouvellement de l’utilisation de pesticides à base de glyphosate pour dix ans. Trente-quatre ONG dont l’association de défense de l’environnement Générations Futures ont remis vendredi une lettre ouverte à l’Elysée, demandant son retrait immédiat et complet. François Veillerette, porte-parole de Générations futures se déclare "confiant" dans la décision du comité.
En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), dépendant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait cancérogène le glyphosate, substance principale du Roundup. François Veillerette trouve "anormal et ahurissant" que cette expertise n'ait pas été prise en compte par les instances européennes. Selon lui, seules l'ont été des études réalisées par les firmes industrielles. "On est face à un vrai problème systémique sur l'évaluation qui explique les différences d'appréciations entre les agences européennes et le CIRC", affirme-t-il.
Bien que le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation ait affirmé que la France voterait "non" lors de la commission, le retrait du glyphosate entraîne des désaccords dans le monde agricole et industriel. Le peu de visibilité accordée aux alternatives freine le consentement à la transition. François Veillerette comprend les réticences: "sortir du glyphosate, ça veut dire faire évoluer les systèmes de production et prendre de nouvelles habitudes."
Pour autant, François Veillerette est convaincu de la réussite du changement: "il n’y a aucune raison pour laquelle on n'y arriverait pas, on a tous les moyens techniques."
Auteure du documentaire Le Roundup face à ses juges, adapté de son livre du même nom, Marie-Monique Robin montre d'ailleurs que le Sri Lanka est l'un des premiers pays à avoir pris des sanctions vis à vis du glyphosate.
La balle semble donc être dans le camp des gouvernements. Pour François Veillerette, il s'agit bel et bien d'une décision politique : "on doit avoir le courage politique de mettre en œuvre les institutions européennes nationales pour faire passer la santé publique en premier."
Si Stéphane Travert propose une trajectoire de sortie en sept ans, pour le militant spécialiste des polluants chimiques cette proposition paraît "lointaine et surtant sans garantie". La proposition de députés européens d'une transition en deux ou trois ans lui parait plus "intéressante."
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