GRAND DÉBAT NATIONAL - Du 28 janvier au 18 février 2019, Antoine Bellier vous propose d'évoquer les quatre thèmes principaux du Grand Débat national au cours de quatre émissions du Temps de le dire.
- Lundi 28 janvier : Quelle transition écologique ?
- Lundi 4 février : La fiscalité
- Lundi 11 février : L'organisation de l'État
- Lundi 18 février : Démocratie et citoyenneté
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Pour plus d'un Français sur deux il s’agit du thème prioritaire du Grand Débat. Sachant que notre pays détient le record d'impôt en Europe et que notre système fiscal est souvent très complexe, comment, au-delà du ras-le-bol fiscal exprimé ici et là, peut-on rendre ce système plus juste ? Si la colère des 'gilets jaunes' est partie d'une question fiscale, cela est, selon Mathieu Castagnet, révélateur d'un 'malaise'.
Selon un sondage, en effet, 67% des Français* jugent le montant des impôts 'excessif'. Or s'il est élevé, c'est que notre système d'imposition finance un système de protection sociale 'qui est plutôt plus généreux que la moyenne, notamment en matière de retraite et qui est aussi plus coûteux que la moyenne en terme de santé', rappelle Mathieu Castagnet. 'La santé en France coûte moins cher qu'aux États-Unis et est beaucoup plus efficace', ajoute Daniel Verger.
En juin 2018, Emmanuel Macron parlait d'un 'pognon de dingue' mis 'dans les minima sociaux'. Une formule qui a fait polémique. 'C'est un choix qui correspond au modèle social français, qui est très apprécié par les personnes que nous rencontrons, les personnes en situation de précarité, explique Daniel Verger, mais qui est aussi très validé par l'ensemble des Français.' Notre système d'imposition correspond à une certaine vision de la société et de la solidarité.
Reste à savoir si le choix qui a été fait dans notre pays est toujours validé par les citoyens : sont-ils conscients du coût des services publics ? Le ras-le-bol fiscal est-il une remise en question de cette vision de la solidarité ? Ou bien s'agit-il de pointer du doigt ce qui est ressenti comme une inégale répartition des richesses ?
Après l'exemple américain, on peut avancer l'exemple danois avec Céline Boyard. Un modèle où la pression fiscale est à peu près comparable à la nôtre et où 'il y a une compréhension de la levée de l'impôt'. 'Et vis-à-vis de l'utilisation de cet argent, dans les pays nordiques on a quand même une certaine rigueur de l'utilisation des deniers publics et du gaspillage : on a beaucoup moins de scandales.'
Le système fiscal français est si complexe qu'il paraît opaque : ce qui nourrit la suspicion. 'Notre système est devenu très difficilement lisible pour le commun des mortels : ça nourrit la suspicion, les gens ont le sentiment qu'eux paient trop et que le voisin ne paie pas son dû, selon Mathieu Castagnet, avec aussi le sentiment que l'argent n'est pas bien utilisé.' Hôpital, enseignement... Il est fréquent de trouver dans les médias des exemples de la dégradation des services publics.
Le Secours Catholique, Aequitaz, la Fédération des Centres sociaux et le réseau des Accorderies ont constitué en 2015 le Collectif pour une protection sociale solidaire, dont l'objectif est de repenser le système de protection sociale en France. 'Notre démarche est de partir de ce qu'en disent les personnes en situation de précarité.' Il résulte que 'les personnes en situation de précarité sont extrêmement demandeuses d'une protection sociale qui n'oublie personne'. Et surtout qui soit adaptée 'aux évolutions de la vie' : changements de situations, ruptures, emplois précaires... De plus en plus de parcours personnels et professionnels en effet ne sont pas linéaires.
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