"Avoir des garants pour ce grand débat national, c’est une expérience originale qui a été souhaitée par le préfet du Nord. Nous nous sommes partagés la tâche pour nous rendre dans les différentes réunions avec la charge à la fois de couvrir les différentes thématiques, les différents lieux, les différents types de population. Notre travail consistant à ce que sur le fond et la forme, les discussions respectent les règles du jeu et de faire remonter une synthèse parallèlement à la synthèse nationale. Nous avons fait chacun une trentaine de débats" explique Thérèse Lebrun, économiste de la Santé et Président-Recteur délégué de l’Université Catholique de Lille.
Thérèse Lebrun ajoute avoir été très honorée de pouvoir servir son pays de cette manière. Elle ne s’y attendait pas. "J’ai souhaité sillonner le département, aller dans des villages et des villes que je ne connaissais pas, où dans des types de réunion en lien avec des syndicats ou des associations, de façon à pouvoir toucher différents types de publics, et honorer ces publics qui ont fait l’effort de se rassembler pour le grand débat. J’ai voulu bien prendre note de ce qui remontait pour être respectueux de la parole des citoyens qui avaient envie et besoin de s’exprimer" lance-t-elle.
Elle conserve de ces échanges plusieurs impressions. "Un public qui n’est pas forcément toujours représenté. Un public plutôt âgé et qui a à cœur de contribuer à ce débat pour leurs enfants et leurs petits-enfants. Ce sont des gens souvent impliqués dans la vie publique, la vie associative et citoyenne. Très peu de jeunes. Les organisations des débats étaient multiformes. J’ai trouvé des débats de qualité, des gens qui s’exprimaient et qui s’écoutaient" précise-t-elle.
Quatre thèmes étaient proposés à la discussion. Pour Thérèse Lebrun, c’est la thématique de la fiscalité qui a retenu le plus l’attention du public, mais également celle de l’organisation de l’Etat. "Les citoyens réclament qu’on les écoute sur leur questionnement. Ils sont ulcérés et humiliés de n’être pas écoutés. Ils en ont assez de voir que tout se complexifie, et qu’on ne répond pas aux questions qu’ils se posent. Ils veulent des services de proximité. Et ils en ont assez de l’écart entre le terrain et l’appréciation des élites et des hauts fonctionnaires" ajoute-t-elle.
Après le grand débat national, sont venues les conférences régionales, que l’invitée de Stéphanie Gallet n’a pas bien perçues. "Je n’ai pas bien compris les conférences citoyennes régionales. Le travail a été fait au niveau des débats. Je les ai vues arriver comme un surplus. Je ne sais bien ce que l’on va pouvoir tirer de ces conférences citoyennes, ni ce que les gens qui ont été tirés au sort vont pouvoir en tirer" dénonce Thérèse Lebrun.
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