Les actions des agriculteurs dans les grandes surfaces se multiplient pour dénoncer les prix de vente pratiqués sur les bouteilles de lait. Depuis le début de l’année, la Fédération nationale des producteurs de lait constate un décrochage du prix du lait payé au producteur, alors que le prix payé par le consommateur français stagne. Pour la FNPL, le respect de la loi Egalim n’est toujours pas une réalité. Une situation d’autant plus lourde pour les producteurs dans un contexte d'inflation.
Contrôler les prix du lait dans les grandes surfaces ; c’est ce à quoi s’emploient régulièrement les producteurs de lait. “Le but de nos actions, c’est de remettre la grande distribution face à ses responsabilités, explique Philippe Clément, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitation agricoles des Vosges. Il y a un contexte législatif aujourd’hui qui s’appelle la loi Egalim. Cette loi doit permettre la rémunération des productions agricoles à partir de leurs coûts de production”.
Des producteurs confrontés à l’inflation
Comme tout citoyen ou tout entrepreneur, les producteurs de lait sont eux aussi confrontés aux hausses sans précédent du coût des énergies et des aliments pour leurs animaux. “Actuellement, avec le prix qui leur est payé, les producteurs travaillent à perte. Notre volonté, c’est donc de demander des hausses de prix sur le lait de façon à ce qu’une partie de cet argent puisse nous revenir”, indique Philippe Clément. En moyenne, le litre de lait en grandes surfaces est vendu entre 0,78 et 0,80 €. “Chez nos voisins, en Belgique, en Allemagne ou au Luxembourg, on ne trouve pas de lait à moins de 1,05 € ”.
Augmenter le litre de lait de 20 centimes
Les producteurs demandent une revalorisation du litre de lait d’au moins vingt centimes. “En dessous de 1 €, cela ne permet pas une rémunération correcte de nos producteurs. Une rémunération correcte, c’est tout simplement d’avoir les moyens de faire tourner nos entreprises. Nous voulons enrayer ce qui est en train de se passer au niveau français. C’est-à-dire une décapitalisation des troupeaux laitiers et un arrêt de la production laitière”. Pour Philippe Clément, le risque, c’est de devenir dépendant d’autres pays en termes d’approvisionnement en lait. “C’est pourquoi nous voulons alerter le consommateur. Nous comprenons que dans ce contexte d’inflation, il est difficile de lui demander de payer son lait un peu plus cher. Mais nous voulons rappeler qu’il est primordial de garder la production de lait sur nos territoires”.
Un élevage qui participe à l’aménagement du territoire
Le deuxième point sur lequel les producteurs laitiers souhaitent alerter concerne l’élevage. “Dans un département comme le nôtre par exemple, dans les Vosges, on a vu ce qu’il s’est passé cet été avec les incendies de forêt. L'élevage a une part prépondérante dans l’aménagement du territoire. Quand on regarde là où la végétation a brûlé, le feu s’est arrêté dans les endroits qui étaient pâturés et entretenus par l’élevage. Le jour où l'élevage disparaîtra de nos campagnes, nous allons nous retrouver avec des endroits enfrichés qui seront des zones dangereuses en cas d’incendie”.
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