Le rideau des pharmacies est baissé ce jeudi 30 mai à l’occasion d’un appel à la grève nationale lancé par les syndicats pharmaciens. En Vendée, près de 90 % des officines ferment leurs portes. Une grande mobilisation se tiendra place Napoléon à la Roche-sur-Yon à 14h30.
C’est la deuxième journée de grève pour les pharmacies en dix ans. Ce jeudi 30 mai, les professionnels sont dans la rue à l'occasion d’une mobilisation générale. En Vendée, cette grève est très suivie. 90 % des officines du département seront fermées. Trois syndicats sont à l’initiative de cette grève, l’association nationale des étudiants en pharmacie de France, la Fédération des pharmaciens d’officine et l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO).
Avec cette mobilisation, les syndicats espèrent faire entendre leurs revendications auprès de l’Assurance maladie et du ministère de la Santé. Dans leur cahier de doléances, ils réclament notamment une meilleure reconnaissance de leur travail et une prise de conscience du désert médical. “C’est une mobilisation pour leur dire qu'on a des difficultés. On demande une rémunération un peu plus juste face au manque de médecins, un accès aux médicaments, le maintien des officines dans les zones rurales, la régulation de la vente en ligne ainsi qu’une réforme des études de pharmacies pour nos étudiants”, répond Cécile Verhaeghe, présidente de la Chambre syndicale des pharmaciens de Vendée.
Pharmacienne à Saint-Gervais, près de Noirmoutier, depuis 19 ans, elle dénonce les problèmes causés par la double casquette de la profession. “On est à la fois des chefs d’entreprise, mais aussi des professionnels de santé. Le problème, c’est qu’en tant que chefs d’entreprise, on subit aussi l'inflation. Les charges et les salaires augmentent. Étant donné que 80 % de notre rémunération dépend de l’Assurance maladie, demandons à nos employeurs d’avoir une meilleure rémunération”, indique la syndiquée. Les pharmaciens subissent quotidiennement des pénuries de médicaments. Les premiers pénalisés sont les patients. “L’Assurance maladie ne veut pas payer les médicaments trop chers. Les laboratoires internationaux préfèrent donc les vendre dans d'autres pays que chez nous. Et comme la France s’est désindustrialisée dans ce domaine, on enchaîne les pénuries de médicaments depuis un an et demi ”, explique la présidente de la Chambre syndicale des pharmaciens de Vendée.
Dans le paysage pharmaceutique, il n'y a pas uniquement les médicaments qui manquent à l’appel. De plus en plus d’officines en zones rurales ferment leurs portes par manque de moyens. Pour continuer à assurer le service, dix pharmacies vendéennes restent ouvertes dans la journée, notamment à Aizenay, Challans, Fontenay, la Roche-sur-Yon, Olonne-sur-Mer, Montaigu ou encore à Noirmoutier.
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