"On a une position qui n’est pas celle de toutes les organisations syndicales. Si on rejoint le cortège, c’est parce que l’on veut une réforme des retraites, mais on ne veut pas celle proposée par le gouvernement, notamment la réforme du système global, à laquelle le gouvernement a ajouté un point incompréhensible de notre point de vue : vouloir faire des économies" explique Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT.
La CFDT estime par ailleurs que le système actuel est porteur d’inégalités et d’injustices. D’où sa volonté de réformer. Mais pas comme cela. "Nous avons fait des propositions à Jean-Paul Delevoye, et c’était là tout l’enjeu de la concertation. Sauf que dans les annonces qu’a fait le Premier ministre la semaine dernière, il a ajouté un objectif d’économies et de réforme budgétaire qui n’est pas compatible avec ce que l’on défend" ajoute-t-elle.
Dans les faits, la CFDT est favorable à un régime universel, par points. "La réforme telle qu’elle se dessine, par points, nous y sommes favorables. Elle permet de s’adapter aux nouveaux parcours, à la mobilité, à la réalité du travail, qui concerne de plus en plus de travailleurs. Aujourd’hui, parmi les personnes les plus lésées, ce sont les polypensionnés, ceux qui passent d’un régime à un autre. Ce régime par point permettra de gommer ces inégalités. Mais à ce stade, il est difficile de savoir combien il y aura de gagnants, ni de perdants" lance Marylise Léon.
Pour une réforme d’une telle ampleur, Marylise Léon prône de la pédagogie, du temps et de la constance. "Clairement, en ajoutant cette mesure d’économie budgétaire, dévoie l’objectif initial de la réforme dans lequel nous nous sommes engagés loyalement au début des concertations" estime-t-elle, ajoutant au sujet de la démission de Jean-Paul Delevoye, que "l’important est de savoir aujourd’hui qui va pouvoir reprendre, pour quels objectifs, et dans quelle ligne".
Concernant la grève des transports, la CFDT réaffirme sa volonté d’une importante mobilisation syndicale ce mardi. Mais s’agissant du contexte, elle "comprend les inquiétudes des personnes s’agissant des vacances scolaires, des déplacements qu’il va y avoir pour les fêtes" et indique être "favorable à une pause pendant cette période pour revenir en janvier afin d’aborder le sujet de nouveau".
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