JavaScript is required

Huîtres : après les fêtes, le bilan avec Philippe Morandeau, président du Comité régional de la Conchyliculture 17

Un article rédigé par Tanguy Sanlaville - RCF Bordeaux, le 15 janvier 2025 - Modifié le 15 janvier 2025
L'invité RégionPhilippe Morandeau, président du Comité Régional de la Conchyliculture 17

Période traditionnellement importante pour les producteurs ostréicoles, les fêtes se sont achevées. L'heure de faire le bilan avec notre Invité Région, Philippe Morandeau, et d'évoquer les grands enjeux touchant le secteur.

En poste depuis 2022, Philippe Morandeau est président du Comité régional de la Conchyliculture de Charente-Maritime. @RCF17 En poste depuis 2022, Philippe Morandeau est président du Comité régional de la Conchyliculture de Charente-Maritime. @RCF17

En poste depuis 2022 à la tête du Comité régional de la Conchyliculture (CRC) en Charente-Maritime, Philippe Morandeau connaît bien le secteur ostréicole charentais-maritime. Producteur lui-même sur l'île d'Oléron, il a occupé pendant douze ans le poste de vice-président du CRC 17, avant donc d'enfin prendre sa tête. Après une année 2023 mitigée, il revient pour RCF sur les fêtes et tente de se projeter sur les années à venir.

RCF : La période des fêtes est-elle réellement charnière pour les producteurs d'huîtres ?

Philippe Morandeau : Bien sûr. Par tradition, on mange des huîtres pour Noël. Cela fait partie de ces plats comme le foie gras, la bûche de Noël et autres réjouissances. La période des fêtes représente une partie qui représente environ la moitié de la consommation des huîtres en France. C'est obligatoirement une période charnière.

Quel bilan tirez-vous des fêtes qui viennent de s'écouler ?

C'est mieux que l'année dernière, et pour cause. On ne retrouve pas les mêmes volumes qu'il y a 5 ou 10 ans, il s'en consomme moins. Pour des raisons multiples : le pouvoir d'achat, les habitudes alimentaires des Français qui changent... On dit par exemple que les jeunes ne mangent pas d'huîtres, mais quand on leur ouvre, ils les mangent. Les habitudes alimentaires des Français vont au plus pratique : si vous faites les marchés, il y a beaucoup de plats tout prêts, les gens passent beaucoup moins de temps à cuisiner qu'auparavant.

Pensez-vous que les huîtres vont malgré tout rester un mets apprécié par les Français ?

Je pense qu'on en a quelques années, quand-même. On consommera des huîtres en France pendant encore longtemps, il s'en consomme un peu partout dans le monde. En Europe, la France est le plus gros producteur et le plus grand consommateur. Il n'empêche qu'il s'en mange en Europe et dans le monde, l'export représente environ 12% du volume produit et commercialisé en France.

Et les plus grosses entreprises d'export sont majoritairement en Charente-Maritime. On est le bassin qui expédie à peu près la moitié de la production française, ce qui est quand-même un signe, alors que d'autres régions sont plus propices à produire. C'est plus facile de produire en Manche ou en Bretagne, où les huîtres et les moules ne se reproduisent pas, car le coût de production est moins élevé.

On parle beaucoup du changement climatique ou de certains virus qui touchent les huîtres. Quels sont les grands défis aujourd'hui de la filière ostréicole ?

Certains virus pathogènes pour le coquillage ne le sont pas forcément pour l'être humain. Même si on a toujours des mortalités, on en a beaucoup moins qu'il y a une dizaine d'années et on continue. Je pense que dans les années futures, sauf, parce qu'on ne peut pas le prévoir, s'il y a un événement comme dans les années 70 [l'extinction de l'espèce cultivée en Charente-Maritime], il n'y a pas de raison qu'on ne continue pas à produire des huîtres pendant encore longtemps.

 

RCF Bordeaux
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'invité Région
RCF Bordeaux
Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.