La colère n’est, en soi, ni bonne ni mauvaise. Mais la colère est une passion aussi intense que l’amour. Une sainte colère, c’est l’énergie de la justice qui se fraye un chemin difficile. La sainte colère poursuit la paix en écartant les obstacles avec force, sans perdre raison, c’est-à-dire avec modération. La colère présente des Français est l’aveu d’un échec politique, qui sera analysé dans les jours et les mois qui viennent pour pallier ses conséquences.
Ici RCF : « les Français parlent aux Français »… exilés fiscaux ou fraudeurs fiscaux. Message personnel : Revenez en France ! Vous avez réussi financièrement : bravo ! Vous payez trop d’impôts à votre goût en France, peut-être… Mais avez-vous gagné votre salaire ou votre fortune seuls ? Ne privez votre pays ni votre peuple de votre contribution.
Se souvient-on de ce qu’enseigne la doctrine sociale catholique sur la "destination universelle des biens" ? Les richesses matérielles, mais aussi de celles qui relèvent de la dignité sont pour tous… Les richesses superflues des uns sont, en justice, la propriété de ceux qui sont dans le besoin.
Encore faut-il que nous revenions ensemble de la violence à la colère et de la colère au dialogue. Les Français ont gardé de l’héritage des siècles une mythologie du robespierrisme. Nous vénérons la violence révolutionnaire. Sous le masque de ce rite sacrificiel laïque, les belles âmes pardonnent au peuple des « purs » leur barbare acceptation de la loi du plus violent...
Les réseaux sociaux ont révélé leur face sombre pendant ce mois de crise. Les réseaux sociaux facilitent le retour de la barbarie dans les interstices de la démocratie. Le mensonge est la première et la plus fondamentale des violences. Les réseaux sociaux, parce qu’ils sont indifférents à la vérité et au mensonge, propagent, sans contrôle, les mensonges à la vitesse de la lumière, comme autrefois les rumeurs d’un village à l’autre, d’un pogrom à l’autre.
Une bonne fois pour toutes, reconnaissons les liens néfastes de la violence et du sacré. Aucune cause ne justifie la violence, qui fait toujours des victimes. Il existe de saintes colères ; il n’y a pas de bonne violence.
On connaît les colères de Jésus. Regards de colères sur ceux qui se bouchent les yeux et les oreilles pour ne pas voir ni entendre la misère et les cris des foules ; colère envers ses disciples lents à comprendre les signes de la foi ; colères contre les marchands qui font de la "Maison de mon Père" "une caverne de bandits". Les colères de Jésus se modèrent elles-mêmes pour respecter la faiblesse humaine, pour mieux atteindre leur but : la paix par la justice.
"Savoir se modérer en infligeant un châtiment, même mérité", c’est une vertu royale, on pourrait dire républicaine : "la clémence". La clémence permet de ne pas s’endurcir dans une colère inexpiable (Thomas d’Aquin). De passer de la colère au dialogue.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !