En ce temps-là,
Jésus quitta le territoire de Tyr ;
passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée
et alla en plein territoire de la Décapole.
Des gens lui amènent un sourd
qui avait aussi de la difficulté à parler,
et supplient Jésus de poser la main sur lui.
Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule,
lui mit les doigts dans les oreilles,
et, avec sa salive, lui toucha la langue.
Puis, les yeux levés au ciel,
il soupira et lui dit :
« Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
Ses oreilles s’ouvrirent ;
sa langue se délia,
et il parlait correctement.
Alors Jésus leur ordonna
de n’en rien dire à personne ;
mais plus il leur donnait cet ordre,
plus ceux-ci le proclamaient.
Extrêmement frappés, ils disaient :
« Il a bien fait toutes choses :
il fait entendre les sourds et parler les muets. »
Source : AELF
Voici une guérison bien étrange, qui n’est guère dans la manière de Jésus. D’habitude, une seule parole suffit pour que la maladie ou le handicap quitte la personne qui en est affectée. Dans la scène précédente, Jésus avait même exorcisé à distance la fille d’une femme païenne qui habitait la région de Tyr. Ici, il doit opérer tout un arsenal de manipulations ; et il soupire ; et il donne à la bouche et aux oreilles un ordre que l’évangéliste reproduit en araméen : Effata ! Où est donc passée la toute-puissance sur le mal que le Père du ciel a confiée à son Fils bien-aimé ?
Certes, on est toujours en territoire païen, la Décapole, mais il n’y a pas de raison que Jésus y ait moins de maîtrise qu’ailleurs sur la maladie. Les personnes, qui ont conduit jusqu’au prophète de Galilée un homme affligé d’une surdité et d’une élocution défectueuse, lui demandent simplement de poser la main sur lui.
Sans doute faut-il rapprocher le fait que Jésus emmène l’homme à l’écart, loin de la foule, des gestes très particuliers qu’il fait sur son corps. S’établit alors entre le malade et le guérisseur une relation d’intimité. L’homme n’est pas réduit à un handicapé quelconque qu’une simple parole va libérer. Jésus touche les endroits malades, un peu comme une mère embrasse la plaie de son enfant pour le consoler lorsqu’il s’est fait mal. Et ce baiser-là lui fait plus de bien que le mercurochrome qu’elle devra passer sur le bobo.
Jésus n’est pas seulement un guérisseur indifférent. Il est capable de tendresse envers les malades et les handicapés. Nous découvrons alors que son amour envers nous se manifeste plus fort que d’habitude lorsque nous sommes dans la difficulté.
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