En ce temps-là,
un scribe s’avança pour demander à Jésus :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier :
Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de tout ton esprit et de toute ta force.
Et voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître,
tu as dit vrai :
Dieu est l’Unique
et il n’y en a pas d’autre que lui.
L’aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence, de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »
Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit :
« Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n’osait plus l’interroger.
Source : AELF
«Quoi de neuf dans l’Évangile ? » peut se dire le lecteur blasé ou empressé. Il est vrai qu’aimer le Seigneur de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit est déjà demandé dans le livre du Deutéronome. Il est vrai qu’aimer le prochain comme soi-même figure dans le livre du Lévitique. La première Alliance, scellée par la Loi et les prophètes, n’a pas attendu Jésus de Nazareth, elle liait déjà très fortement ces deux commandements. Mais elle ne liait pas forcément les deux entre eux. Le culte à Dieu séparait les hommes entre les croyants et les incroyants. Souvent les observateurs du christianisme, s’exprimant à son sujet, se contentent de dire : « C’est la religion de l’amour ! » Tandis que d’autres ne voient pas en quoi le christianisme aurait le monopole de cet amour.
Quelques exégètes font l’effort de commenter le fait que Jésus déclare « semblables » les deux commandements tirés de livres bibliques différents. En résumé, dans la Loi comme chez les Prophètes, la grande leçon c’était « si vous voulez être les fils du Dieu qui vous a libérés, soyez des libérateurs à votre tour ». Ce qui veut dire que l’expression « tu aimeras » engage une conduite concrète, beaucoup plus qu’un sentiment. Ces spéculations ne sont pas sans intérêt mais ne vont pas au cœur de ce que Dieu nous signifie. La nouveauté, en effet, n’est pas tant ce que Jésus énonce mais le fait que ce soit Lui qui l’énonce ! Il est Celui qui accomplit en totalité et en vérité ce qu’il prêche. Sa prédication n’est pas uniquement l’art oratoire joignant les commandements. Sa prédication est l’Amour réalisé en Lui et par Lui, nous appelant à la vie. Tout en Jésus est Amour de Dieu et amour de l’homme. Venu du Père et allant au Père, il aime l’homme à l’extrême.
Le génie du christianisme est d’être à la fois transcendant et incarné. Il est chemin vers le Père qui passe par les hommes. A l’image des bras de la Croix, une orientation vers le ciel – verticale ; une autres vers la terre et nos frères – horizontale. Les deux dimensions sont liées en Jésus. Jésus ne se contente pas de nous exhorter à tisser deux commandements en un. Il les unifie en l’intégralité de ses actes et de ses paroles. Il y a un réalisme très fort dans le christianisme, qui nous lie au Père et les uns aux autres. Enfants du même Père, nous ne pouvons qu’être frères - le lien entre les deux passent par le Christ. Il n’y a que Jésus pour offrir, en Son corps crucifié et ressuscité, l’horizontalité d’un amour d’humanité et la verticalité d’un amour de transcendance. Le bois de Sa croix est arbre de Vie.
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