La nuit de dimanche à lundi marque les trente ans de l’incendie du Parlement de Bretagne, un symbole du patrimoine rennais que les flammes ont emporté, conséquence inattendue d’un mouvement social des pêcheurs.
Il y a trente ans, dans la nuit du 4 au 5 février, le Parlement de Bretagne prenait feu. C’est un symbole du patrimoine rennais que les flammes ont emporté, et avec lui tous les dossiers du tribunal. La reconstruction prendra dix ans.
Le 4 février 1994, la capitale bretonne est en ébullition. Plus de 5000 marins-pêcheurs sont réunis à l'occasion de la venue du premier ministre, Edouard Balladur. Après de nombreuses semaines de mouvement social, les tensions sont vives. La manifestation vire à l’émeute. L'une des fusées de détresse est venue briser une ardoise et s’enfoncer dans la charpente.
L’alarme incendie est déclenchée dans la soirée par les premiers crépitements qui embrasent la charpente mais sans signe distinct de feu. Le concierge de l’époque désactive l’alarme incendie, pensant qu’elle se déclenche à cause du vent. Aux alentours de minuit et demi, ce sont des passants qui remarquent les premières flammes et qui préviennent ainsi les pompiers. Lorsqu’ils arrivent, le feu s’est déjà étendu en brasier, les combles sont entièrement atteints et une partie du voisinage est évacuée.
Des suites de l’incendie, 60% du bâtiment a brûlé. La charpente ravagée par les flammes s’est effondrée, propageant le feu dans les parties inférieures du bâtiment.
Le brasier a emporté le bureau du procureur général avec ses boiseries et ses moulures du XVIIe siècle, la bibliothèque des magistrats et la majorité de ses ouvrages, la voûte en berceau lambrissée de la salle des pas perdus, a entamé quelques pièces dont le bureau du premier président. Enfin, des milliers de dossiers judiciaires, dont les dossiers de l’affaire du financement occulte du parti socialiste du juge Renaud Van Ruymbeke.
Les traces de l’incendie sont visibles sur plusieurs aspects du bâtiment, entièrement reconstruit dix ans après pour 55 millions d’euros. L’événement aura paradoxalement fait ressortir ce patrimoine de l’indifférence générale.
Pour financer sa reconstruction, plusieurs opérations de soutien ont été organisées par des acteurs locaux comme des groupes de musique bretonne. Également, il était auparavant impossible de visiter le parlement de Bretagne en raison de son activité judiciaire. Il est aujourd’hui devenu le lieu touristique rennais le plus visité !
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