En ce temps-là,
Jésus, montant à Jérusalem,
prit à part les Douze disciples
et, en chemin, il leur dit :
« Voici que nous montons à Jérusalem.
Le Fils de l’homme sera livré
aux grands prêtres et aux scribes,
ils le condamneront à mort
et le livreront aux nations païennes
pour qu’elles se moquent de lui,
le flagellent et le crucifient ;
le troisième jour, il ressuscitera. »
Alors la mère des fils de Zébédée
s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean,
et elle se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit :
« Que veux-tu ? »
Elle répondit :
« Ordonne que mes deux fils que voici
siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ton Royaume. »
Jésus répondit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? »
Ils lui disent :
« Nous le pouvons. »
Il leur dit :
« Ma coupe, vous la boirez ;
quant à siéger à ma droite et à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »
Les dix autres, qui avaient entendu,
s’indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et dit :
« Vous le savez :
les chefs des nations les commandent en maîtres,
et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur ;
et celui qui veut être parmi vous le premier
sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Source : AELF
Même si c’est maman qui s’adresse à Jésus, rêvant pour ses fils des bonnes places, des honneurs et du pouvoir, il est vraisemblable que ces deux gaillards poursuivaient aussi ces rêves de glorioles… D’ailleurs, et hélas, nous pouvons constater combien dans l’histoire de l’Église, certains de leurs successeurs, se sont servis de l’Église pour échapper à leur histoire, leurs familles, leurs origines, leur misère sous toutes ses formes… Et les dégâts que cela a causés… Mais revenons à la demande de Madame Zebedée, elle veille sur ses petits,… pensez donc à droite et à gauche du trône du Royaume, quelle ascension sociale ! Avenir assuré… Mais réponse de Jésus : cela dépend du Père, et de toute façon le partage de la gloire de Jésus suppose le partage de tout son destin, y compris le baptême des souffrances, qu’il a enduré.
Et c’est dans la négociation de cette étape cruciale de la vie de Christ que se vérifie l’authenticité des intentions d’un baptisé qui prétend vouloir le suivre… Le premier réflexe d’un disciple du Christ doit être, non pas de chercher à être servi et de faire sentir aux autres un pouvoir, porté par un décorum et de révérences de cours princières, mais plutôt et, uniquement à vrai dire, de servir et de donner sa vie sans retenue à Dieu et à la famille humaine.
Dans cette perspective, c’est d’un seul coup que sont balayés toutes les aspirations et les prétentions de la famille Zébédée, « maman en tête », tous ramenés et nous avec eux, au quotidien de la vie ordinaire et à hauteur d’une échelle de valeur un peu plus évangélique. Notre existence et sa cohérence se mesureront uniquement à l’exercice de bonté que nous aurons semée, à l’amour que nous aurons mis en œuvre. Nulle part ailleurs ! Adieu, donc tout réflexe de supériorité, tout désir d’auto réalisation, toute stratégie de puissance… A ceux qui aimeraient des titres, ou du pouvoir, Jésus rappelle que là n’est pas la voie pour s’approcher de lui… même si ces titres et ces pouvoirs sont ecclésiastiques…
Avec douceur, Jésus rappelle que pour être à son contact, au plus près, il faut traverser sa vie en adoptant la posture du serviteur auprès de ceux qui attendent soutien, réconfort ou aide… La seule valeur chrétienne c’est le service, tout le reste… c’est une triste perte de temps.
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