C'est une première mondiale, la semaine dernière, les bénévoles d'Odysseus ont plongé dans le lac glaciaire suisse où le Rhône prend sa source. Une exploration scientifique, artistique et forte en émotion.
Afin de préparer au mieux cette immersion de 4 jours, le groupe avait effectué des reconnaissances sur place, en amont. Mais le jour-J, le lac gelé n'était plus qu'un amas de fine plaques de glace rendant impossible un accès sécurisé. "On a dû créer des lignes de vie pour accéder au lac et à ses eaux" explique le savoyard Lionel Rard, cofondateur de l'association.
La suite n'était pas plus simple, les trentaines de plongées ont été contrariées par une faible visibilité causée par les sédiments.
Des épreuves qui n'ont pas entamé le plaisir de ces amateurs de bas-fonds. "Je ne vous cache pas qu'il y a eu une très forte émotion au moment de tremper les palmes dans le lac. C'est un endroit symbolique. On était à la source du Rhône, le deuxième affluent de la Méditerranée, derrière le Nil" se souvient Lionel Rard. "Avec le temps, on a fini par s'apprivoiser, le lac et nous".
Outre le plaisir de plonger en eau inexplorée, les plongeurs avaient également une mission scientifique : effectuer des prélèvements pour l'INRAE, l'Université de Genève et l'Observatoire des Sédiments du Rhône. Objectif, déterminer si le fond du lac regorgeait ou non de microplastiques et si l'on observait la présence de transfert de contaminants dans les sédiments.
Dès leur retour, les bénévoles ont remis ces échantillons aux experts de Genève et de Thonon, les résultats seront connus dans plusieurs mois.
Pour patienter jusque-là, l'équipe d'Odysseus s'apprête à partager ces 4 jours d'exploration avec le grand public. L'artiste Jeanne Rousse a enregistré le son des glaciers, dans le lac, avec des hydrophones. Parallèlement, un documentaire verra le jour d'ici l'été. "Il sera diffusé au "Glacialis" de Champagny-en-Vanoise. On est en train de regarder les rushs, les photos, c'était magnifique" conclut Lionel Rard.
Derrière l'exploration, un message écologique
De retour de Suisse, les bénévoles veulent également partager un message : "Prenons soin de notre planète". Sous l'effet du dérèglement climatique, les glaciers fondent, disparaissent et laissent la place à des lacs. "3 000 se sont formées en 30 ans. C'est énorme. Il faut que nous pensions à notre consommation d'eau, à sa gestion" rappelle le cofondateur d'Odysseus, qui espère pouvoir, bientôt repartir à leur découverte.
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