Après deux mois de confinement, le secteur immobilier retrouve donc un rythme étonnamment plutôt soutenu. Reste à savoir si cette reprise d’activité sera durable. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, le marché immobilier n’a pas encore coulé à cause du coronavirus. Au contraire même, après deux mois de quasi-inactivité, les affaires reprennent plutôt bien, selon Jean-Marc Torrollion, le président de la FNAIM, la Fédération nationale de l’immobilier.
Il faut dire que le secteur a essayé de s’adapter pendant ces deux mois de confinement. Notamment en utilisant les nouvelles technologies. Pour Jean-Marc Torrollion, le président de la FNAIM, ces outils ont même été tellement utiles qu’il n’est plus question, maintenant, de les abandonner.
Les notaires les ont aussi davantage utilisés, notamment grâce à un décret publié en avril dernier, qui leur permet exceptionnellement d’établir un acte notarié sur support électronique, sans la présence physique des personnes signataires. Une façon, selon Marie-Hélène Pero, la porte-parole du Conseil supérieur du notariat, d’aller encore plus loin dans la dématérialisation des dossiers.
Malgré tout ça, le marché de l’immobilier a quand même été fortement ralenti pendant deux mois. C’est d’ailleurs ce que confirme Michel Mouillart, spécialiste de l’économie immobilière. D’après les experts du site internet Meilleurs Agents, spécialisé dans l’estimation immobilière, environ 150.000 ventes n’ont pas été réalisées à cause du confinement.
Pour les ménages les plus modestes, l'investissement dans la pierre risque de se compliquer un peu. Pas forcément à cause des taux d’intérêt, qui devraient certes augmenter mais dans des proportions raisonnables, d’après Michel Mouillart. Mais plutôt à cause des crédits, qui devraient, selon le spécialiste de l’économie immobilière, être de moins en moins accessibles.
La question qui se pose pour ceux qui en auront encore les capacités, c’est de savoir si la fragilisation du secteur va faire baisser les prix. C’est en partie parce que les ménages les plus modestes ne pourront plus acheter que les prix risquent, étonnement, de ne pas vraiment baisser, selon Michel Mouillart.
Néanmoins, pour ceux qui en ont les moyens, c’est sans doute le moment ou jamais d’acheter un bien, puisque les conditions d’accès aux crédits restent pour l’instant raisonnables, et que les prix ne devraient, de toute façon, pas vraiment baisser dans les mois à venir, toujours d’après Michel Mouillart.
Depuis le confinement, on a davantage envie de se mettre au vert, ou en tout cas d’habiter ailleurs que dans une grande ville. Et c’est une tendance que commence déjà à constater Laurent Vimont, le président des agences immobilières Century 21. D’après une étude réalisée par le site internet Meilleurs Agents, près de trois Français sur quatre ont ou aimeraient avoir une maison de campagne. Ils seraient près à débourser en moyenne 170.000 euros pour acquérir un bien à l’écart des villes.
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