Après avoir marqué l’an dernier les 80 ans de la création de la colonie, le mémorial d’Izieu propose un programme sur quatre pour se souvenir de la rafle en 2024. Le président de la Région jeudi et le président de la République dimanche, y participent.
A noter vendredi, le 18/19 RCF Auvergne Rhône-Alpes est en direct depuis Izieu de 18h10 à 19h.
Le 6 avril 1944, 44 enfants et 7 adultes de la colonie d'Izieu sont arrêtés par la Gestapo, sur ordre de Klaus Barbie, puis déportés à Auschwitz. Une seule adulte reviendra vivante.
Depuis 1993, par décret du président de la République, la Maison d’Izieu est l’un des trois lieux de mémoire nationale des victimes des persécutions racistes et antisémites et des crimes contre l’humanité commis avec la complicité du gouvernement de Vichy. Les deux autres sont l’ancien
Vélodrome d’Hiver et l’ancien camp d’internement de Gurs.
Dominique Vidaud, directeur du musée mémorial explique ce programme sur quatre jours « pour permettre aux visiteurs de découvrir un lieu très vivant pour faire vivre la mémoire des enfants et de la rafle du 6 avril 1944 ».
Pour les 80 ans on a vraiment voulu faire les choses en grand et poursuivre le travail qu’on a commencé l’année dernière pour faire rayonner le mémorial et rappeler ce qui s’est passé ici.
Cette année, comme pour la toute première le 7 avril 1946, la grande commémoration de la rafle aura lieu dimanche. « Le dimanche, tout le monde est disponible ; nos amis de la communauté juive ne sont pas retenus par le Shabbat ; c’est une journée qu’on a voulu mettre en avant pour faire venir des gens de toute la région. Il y aura entre 1000 et 1500 personnes, c’est la première fois qu’on va renouer avec de tels chiffres depuis l’inauguration du musée (2015) ». La Région est d’ailleurs partenaire et des bus font la navette vers Izieu.
L’exposition temporaire « C’étaient des enfants », les toutes dernières photos prises avant la rafle.
Elle expose des documents originaux liés à l'année 1944, pour la plupart inédits. Ils témoignent encore du climat "heureux" dans le début de l'année mais sont plus dramatiques avec la rafle. Par exemple les sept dernières photos qui ont été prises le 26 mars 1944 par une voisine à laquelle les enfants avaient demandé de leurs « tirer le portrait ». Dominique Vidaud :
Ce sont des photos impressionnantes parce que les enfants ne les ont jamais vues, parce qu’ils sourient, ils sont heureux… Et c’est d’autant plus douloureux de savoir ce qui se passe quinze jours plus tard.
Un document que le directeur du mémorial décrit comme "exceptionnel" est aussi exposé : la déposition faite par Léa Feldblum, éducatrice et seule survivante, à son retour d’Auschwitz le 11 mai 1945. A leur libération, les déportés de retour en France devaient faire une déclaration sur ce qui leur était arrivé. Pour Dominique Vidaud :
C’est un texte qui est absolument impressionnant »
En deux pages d’une écriture serrée, elle décrit tout ce qui lui est arrivé depuis le 6 avril 1944 jusqu’à son retour en France en 1945
Quelques exemples de temps forts de ces quatre jours :
Jeudi
Inauguration de l’exposition temporaire « C’étaient des enfants » dans la galerie Sabine Zlatin
Annonce et diffusion des films lauréats du Prix Maison d’Izieu
Avant-première du film documentaire « Sabine Zlatin ou l’impossible oubli »
Vendredi
Moment commémoratif
Rencontre littéraire
Samedi
Moment commémoratif
Concert Mémoire en musique par l’Orchestre des Pays de Savoie
Dimanche
Grande commémoration
Spectacle performance « Les enfants d’Izieu »
Pour aller plus loin :
Interview de Stéphanie Boissard, commissaire de l'exposition temporaire "C'étaient des enfants https://www.rcf.fr/actualite/ainfo-mag
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