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Inflation : la rentrée coûte de plus en plus cher aux étudiants

RCF Isère, le 30 août 2022 - Modifié le 11 janvier 2024
3 questions à (Isère)Inflation : la rentrée coûte de plus en plus cher aux étudiants

 

En moyenne, un nouvel étudiant doit débourser plus de 2300€ pour son entrée à la fac. Chaque mois, ce sont ensuite plus de 1100€ qu'il devra dépenser.

 

 

Les associations redoutent que le coût des études supérieures ne tiennent à l'écart les plus modestes (photo: Unsplash/Dom FouLes associations redoutent que le coût des études supérieures ne tiennent à l'écart les plus modestes (photo: Unsplash/Dom Fou

 

La rentrée sur les bancs de la fac approche avec, comme chaque année, son lot de nouveaux arrivants qui viennent grossir les rangs des quelque 60 000 étudiants grenoblois. 

Mais qui dit première rentrée à l’université dit souvent dépenses. Recherche d’appartement, déménagement, frais d’agence, frais de scolarité, achat de matériel… En cette année marquée par une inflation record, la note risque d’être encore plus salée.

2312,35€ en moyenne selon le rapport annuel sur le coût de la rentrée d’Interasso et de la Fage, les fédérations des associations étudiantes à Grenoble et au niveau national. Un coût en augmentation constante chaque année.

 

 

La moitié du budget pour le loyer

 

Tous les mois, un étudiant dépense aussi en moyenne 1140€ pour se loger, se déplacer, se nourrir, payer ses factures et éventuellement s’octroyer des loisirs

Au premier rang des frais de la vie quotidienne : le loyer, qui représente plus de la moitié du budget d’un étudiant selon le rapport. “A Grenoble, où le marché est tendu,  le prix des logements a augmenté d’1% :  il faut compter 490 euros en moyenne. Ça fait 5€ de plus que l’année dernière” analyse Pierre Fernandes Da Costa, étudiant en pharmacie et président d’Interasso à Grenoble.

Les logements du Crous, pris d’assaut, ne sont selon lui ni assez nombreux, ni accessibles aux étudiants non boursiers.

Et se loger hors de la capitale des Alpes, un peu plus loin dans l'agglomération, n'arrange pas vraiment les choses : “Les loyers sont moins chers, certes, mais pour étudier ou participer à  la vie culturelle et sociale il faut se déplacer à Grenoble, prendre les transports ou sa voiture”. Et là encore, l’augmentation du prix de l’abonnement aux transports grenoblois et celle du prix de l’essence ne permettent pas aux étudiants de s’y retrouver.

 

 

Des étudiants qui se tournent vers l’aide alimentaire

 

Pourtant des aides spécifiques pour les étudiants existent : bourses, aides au logement, tarifs spéciaux pour les transports, l’accès à la culture… Mais aujourd’hui cela ne suffit plus selon le président d’InterAsso. “Certains étudiants ne peuvent pas compter sur l’aide de leurs parents, car les parents aussi ne peuvent plus suivre. On le voit dans notre épicerie solidaire, l’Agorae (qui propose des produits alimentaires et de premières nécessités à moindre coût sur dossier aux étudiants ndlr). Depuis le Covid, les demandes ont tellement explosé qu’on ne peut plus répondre à tout le monde, même ceux qui en ont besoin. C’est à Grenoble qu’il y a le plus de demandes en France sur un tel dispositif”

Un triste constat partagé par les autres associations d’aide alimentaire comme la Banque alimentaire de l’Isère ou le Secours Populaire qui ont vu leur bénéficiaires rajeunir drastiquement depuis l'épidémie de Covid.

Selon le rapport des associations étudiante, c’est près de 300 euros qu’il manquerait dans le porte-monnaie des étudiants chaque mois.

 

Encadrement des loyers, gratuité des transports et revenus minimum

 

Si certains peuvent compter sur leurs parents ou trouver un petit boulot pour compléter, ce n’est pas le cas de tous. “Un étudiant en médecine par exemple, ne peut pas trouver un travail à côté. Il y a beaucoup de travail, d’examens”, explique cet étudiant qui est passé par là.

Aujourd’hui, à travers ce rapport, les associations étudiantes veulent alerter sur le risque de conditionner les études supérieures au niveau de vie des parents. 

Elles évoquent quelques pistes comme l’encadrement des loyers dans les zones tendues, ou encore la gratuité des transports déjà mise en place dans certaines villes comme Montpellier ou Dunkerque par exemple. “Un revenu minimum, un petit complément de 92 euros par mois serait aussi un plus. Pour éviter que les étudiants hésitent entre se nourrir et aller chez le médecin” abonde le rapport.

 

Les initiatives des associations contre la précarité étudiante à Grenoble

L’Agorae - épicerie solidaire pour les étudiants (sur dossier)

Coloc’ solidaire et Prête ton canap - dispositif de logement et d’hébergement d’urgence entre étudiants

Espace de vie étudiante (EVE) - accès à la culture pour les étudiants

 

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