Ce qui a déclenché la colère du peuple, c’est cette annonce de l’Etat d’augmenter le prix de l’essence. Une colère qui se répand comme une traînée de poudre à Téhéran, la capitale, mais aussi dans de nombreuses villes du pays. Les protestataires incendient des stations-services, des banques, détruisent des commerces. Les vidéos envoyés avant la coupure d’internet peuvent en témoigner.
Une mesure mal venue pour le peuple iranien asphyxié par une économie à l’agonie et qui n’a plus rien à perdre. La République islamique qui exportait jusqu’à 2,5 millions de barils par jour, n’en exporte aujourd’hui plus que deux cent mille par jour. Face à cela, le régime iranien a immédiatement répondu par la force. Tirs à balles réelles, manifestants violemment interpellés et passés à tabac, forces de l’ordre omniprésentes dans toutes les villes du pays, Internet coupé, les autorités répriment dans le sang ces émeutes.
Si les mouvements de contestation sont fréquents en Iran, celui ci aura été particulièrement maté par les autorités. Difficile encore d’avoir un bilan précis du nombre de victimes de cette répression. Amnesty International évoque 143 morts. Autre caractéristique de ces émeutes, ses protagonistes sont issus des classes populaires.
Alors que l’Iran est fortement critiqué pour la répression sanglante de la contestation populaire, Téhéran est aussi dans la ligne de mire sur le dossier nucléaire. Jusqu'à présent l'Europe, et en particulier la France, tentait de sauver l'accord sur le nucléaire malgré le retrait des États-unis. Mais mercredi dernier, Paris s’est ouvertement interrogé sur un retour des sanctions de l'ONU sur l'Iran. Selon le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, tous les efforts de désescalade du président Macron ont échoué face à l’Iran qui respecte de moins en moins ses obligations dans le cadre de l'accord sur le nucléaire.
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