JavaScript is required
Partager

Islam radical : pour Didier Leschi, "il faut un sursaut des responsables musulmans"

Un article rédigé par Antoine Bellier - RCF,  - Modifié le 30 juin 2021
L'Invité de la MatinaleIslam radical : pour Didier Leschi, il faut un sursaut des responsables musulmans
Emmanuel Macron a effectué hier un déplacement dans la banlieue de Mulhouse. La première étape d’une stratégie de lutte contre la radicalisation islamiste.
podcast image par défaut

"Tous les communautarismes ne posent pas de problèmes"

Le gouvernement peut-il lutter efficacement contre la radicalisation et l’islamisme politique ? Alors que l’opposition fustige l’indécision de l’exécutif, Emmanuel Macron était mardi 18 février dernier dans la banlieue de Mulhouse. Des images, des paroles, pour annoncer des actes, si l’on en croit l’Élysée. "On doit lutter contre le séparatisme, parce que quand la République ne tient pas ses promesses, d’autres essaient de la remplacer" a notamment expliqué le chef de l’État.

"Le terme communautarisme avait quelque chose ambigu. On pensait tout de suite au communautarisme musulman. Il y a d’autres formes de communautarisme. Mais tous les communautarismes ne posent pas les mêmes problèmes. On a une dérive, à partir de l’islam, de la constitution sociétale d’un entre soi qui met à distance les autres" estime Didier Leschi, ancien préfet de Seine-Saint-Denis pour l’égalité des chances, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, président de l’Institut européen des religions, auteur de "Misères de l’Islam de France" (éd. du Cerf). "Séparatisme, cela indique plus un mouvement. C’est ce qui est intéressant dans cette nouvelle notion" ajoute-t-il.
 

L'existence de microsociétés en France

Pour certains spécialistes, l’islam radical de France aurait un agenda. Il bénéficie également d’enclaves en France, qui auraient alimenté le terrorisme. Des propos que tient à relativiser Didier Leschi. "Il y a des microsociétés, c’est indéniable. Je ne crois pas qu’il existe aujourd’hui de quartier en sécession. Je serai sans doute plus nuancé. Mais une certaine conception d’une clôture dogmatique de l’islam est le terreau qui aboutit à une certaine conception de la foi, au suicide, à la mort et non pas à vouloir vivre heureux avec les autres. C’est indéniable, c’est un risque. D’autant plus que c’est une vision de l’islam qui refuse l’altérité, la différence, le rapport aux autres" lance-t-il.

Pour ce spécialiste de l’islam, "l’islam radical tente de faire croire à toute personne d’origine maghrébine que sa situation sociale est ce qu’elle est, et qu’elle peut être dégradée uniquement car il est croyant musulman. Or cela n’a rien à voir. C’est un combat qui est la réflexion d’un combat plus large mené par la radicalité musulmane à travers le monde arabo-musulman qui est de dire que le monde occidental chrétien veut absolument la mort des musulmans, en dehors de toute considération sociale".
 

La faiblesse des politiques, ce sont les responsables musulmans

Politiquement parlant, il existe selon Didier Leschi, "des formes de clientélisme à droite comme à gauche qui ont favorisé la constitution de groupes de pression à partir de la religion musulmane. C’est d’autant plus vrai qu’il y avait un retard sur le nombre de lieux de culte pour les musulmans. Cela a pu être un argument électoral. Cela a été vrai à droite comme à gauche. Plusieurs livres ont été écrits. Plusieurs études existent. On connait tout cela. Il faut sensibiliser une partie des élus".

"L’Etat peut faire des choses, mais il y a une limite : la liberté des cultes. L’Etat ne peut pas être à la place des musulmans de France pour organiser une formation théologique. Il faut un sursaut des responsables musulmans. La faiblesse des pouvoirs politiques depuis des années, c’est la faiblesse de leurs interlocuteurs qui n’ont pas toujours eu conscience de leurs responsabilités" conclut-il.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.