La conférence de Paris a réuni dimanche 15 janvier les représentants de 70 pays pour évoquer le conflit israélo-palestinien. Leux pays intéressés avaient décliné l'invitation. Pourquoi donc l'a-t-on maintenue? "C'était très important, précise tout de même Jean-Christophe Ploquin, 15 ans après la fin des dernières vraies négociations entre Israéliens et Palestiniens, et avec la fin de l'administration Obama, de rappeller les fondamentaux." C'est-à-dire la nécessité d’une solution à deux États et le rappel d'un consensus qui avait été trouvé sur le sujet. Utile, donc la conférence de Paris? Elle était surtout urgente, avant l'investiture de Donald Trump. "Pendant la conférence, témoigne Jean-Paul Chagnollaud, l'ombre de Trump planait".
Cette conférence a permis un rappel au droit. "Ce n'est pas parce qu'on occupe un territoire par la force qu'on peut y exercer sa souveraineté", observe Jean-Paul Chagnollaud. C'est ce que voulait souligner le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) en adoptant le 23 décembre dernier, la résolution 2334, condamnant la politique de colonisation d’Israël. Résolution passée grâce à l'abstention des États-Unis, mais qui ressemble fort à une dénonciation explicite de leur partenaire israélien.
Le plan du secrétaire d’État américain John Kerry sur les conditions d’un règlement du conflit israélo-palestinien, avait été dévoilé le 28 décembre 2016. Il a servi de base aux discussions lors de la conférence de Paris. Le journal La Croix en a fait un webdoc interactif, avec des textes explicatifs et des cartes, pour expliquer la situation actuelle et les solutions possibles pour l'avenir.
La lecture des cartes ne donne certes pas à voir les fils de fer barbelés, check-points et autres murs. Elle s'avère toutefois essentielle, pour comprendre la politique d'expansion isréelienne, "politique du fait accompli" selon Yann Mens. Les cartes montrent en effet "l'augmentation de la population des colonies israéliennes entre le début du processus de paix et aujourd'hui", précise le rédacteur en chef à Alternatives Économiques. Développement de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem Est, "qui rend de plus en plus compliquée la solution à deux Etats", précise Jean-Christophe Ploquin. A lire sur le sujet, "Atlas du Moyen Orient" (éd. Autrement) par Jean-Paul Chagnollaud, directeur l'IreMMO. Un ouvrage qui permet de lire notamment l'extrême imbrication des populations.
Reste-t-il encore quelqu’un pour croire la paix possible entre Israël et la Palestine? L’arrivée de Donald Trump à la tête des États-Unis brouille un peu plus les cartes. Il tient, selon Jean-Christophe Ploquin "des propos spectaculaires et provocateurs sur la question". Jean-Paul Chagnollaud dénonce lui une "pusillanimité considérable" de la communauté internationale à l'égard du nouveau président américain. Ajoutée à cela, la virée à droite, "la plus à droite de toute l'histoire du pays", d'après Jean-Christophe Ploquin, du gouvernement israélien.
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