Il est depuis cet après midi jugé devant le tribunal correctionnel de Paris. Alors que la mobilisation des gardiens de prisons a mis un doute sur sa venue au tribunal, c’est finalement, sous forte escorte policière que le détenu a quitté la prison de Fresnes. Le début du procès a finalement bien eu lieu.
18 novembre 2015, après cinq jours de traque, l’assaut est lancé contre une planque en Seine-Saint-Denis. Deux jihadistes sont tués, l’un des cerveaux des attentats, Abdelhamid Abaaoud et son complice. Face aux caméras, Jawad Bendaoud dit avoir hébergé ces deux personnes pendant trois jours. Il dit ne pas avoir vu qu’il s’agissait de terroristes. "Ils voulaient juste de l’eau et faire la prière" explique-t-il à l’époque.
A partir de là, Jawad Bendaoud devient "le logeur de Daech". Il deviendra également la risée d’une France sous le choc. "Jawad est celui dont on a ri après avoir trop pleuré" a ainsi déclaré son avocat, faisant de son client une sorte de catharsis post-13 novembre.
Mis en examen pour recel de malfaiteurs terroristes, il encourt six ans de prison. Élément majeur : son ADN a été retrouvée sur du scotch utilisé pour confectionner les ceintures d’explosifs des terroristes. Selon Jawad, il s’en serait servi juste avant de les accueillir. Depuis son arrestation, il clame son innocence avec colère. Son procès doit durer trois semaines jusqu’au 14 février.
Une innocence clamée avec colère car à trois reprises après son arrestation, Jawad a comparu pour avoir mis le feu à sa cellule, pour trafic de coacaine, insultes et menaces de morts contre des policiers. Ce délinquant multirecidiviste avait été condamné en 2008 pour violences volontaire sayant entrainé la mort sans intention de la donner.
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