En ce temps-là,
Jésus sortit et remarqua un publicain
(c’est-à-dire un collecteur d’impôts)
du nom de Lévi
assis au bureau des impôts.
Il lui dit :
« Suis-moi. »
Abandonnant tout,
l’homme se leva ; et il le suivait.
Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ;
il y avait là une foule nombreuse de publicains et d’autres gens
attablés avec eux.
Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient
en disant à ses disciples :
« Pourquoi mangez-vous et buvez-vous
avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus leur répondit :
« Ce ne sont pas les gens en bonne santé
qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Je ne suis pas venu appeler des justes
mais des pécheurs,
pour qu’ils se convertissent. »
Source : AELF
Une fois de plus, Jésus s’est fait piéger. Le voilà invité chez un publicain, avec des gens douteux, des gens de rien, des corrompus, des pécheurs. Un dialogue s’engage avec les pharisiens indignés, qui s’attirent cette réponse : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. »
C’est toujours la même histoire : la brebis perdue compte plus que les 99 autres qui sont restées dans l’enclos. Le fils prodigue est rétabli dans ses droits alors que le sérieux n’obtiendra aucune récompense. Les prostituées entreront avant nous dans le royaume des cieux. Pour Jésus, c’est : les pécheurs d’abord, pour les autres on verra plus tard.
Pourquoi Jésus est-il comme ça ? C’est que, pour lui, ce qui passe en premier, c’est la mission, l’annonce de la bonne nouvelle. Ce n’est pas qu’il n’aime pas les autres ; c’est qu’ils n’ont plus besoin de lui. Rester entre soi, c’est la mort de l’évangélisation. Car comment convertir ceux qui sont convaincus d’avance ?
Tant qu’on en reste là, tout va bien. Mais le problème survient lorsque ceux qui n’ont pas besoin de Jésus finissent par oublier qu’au fond d’eux-mêmes, en réalité, ils continuent à en avoir besoin. Pécheurs, ils le sont, eux aussi – qui ne l’est pas ? Car il ne suffit pas de s’abstenir de faire le mal. Il faut aussi rester humble, savoir dire « Moi aussi je pourrais agir ainsi ». En un mot, il faut laisser béante l’ouverture par laquelle Dieu pourrait entrer en nous. Se reconnaître pécheur, ce n’est pas se laisser aller à la culpabilité, cette complicité malsaine avec le mal. C’est laisser ouverte la porte par laquelle le Christ peut entrer en nous et prendre place à notre table, comme il a pris place à celle de Lévi le publicain.
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