Pour l'historien, ces trois premiers mois peuvent donner l'impression qu'il y a eu deux phases, une première pendant laquelle Emmanuel Macron a "représidentialisé" la fonction qui avait été normalisée par François Hollande, et puis un "retour à une tradition française" qui serait le "bashing" du Président élu.
La baisse de popularité du président est assez "logique" pour l'historien, puisque l'élection d'Emmanuel Macron s'est déroulée dans un périmètre assez réduit. Mais le fonctionnement des institutions veut que le périmètre de popularité du Président ne corresponde pas au niveau de son élection, puisque le second tour implique frocément un score supérieur à 50%.
Pour Jean Garrigues, cette élection est aussi le signe d'un retour à une présidence d'autorité et de distance, que l'historien qualifie même de "gaullienne". La majorité parlementaire absolue du président subordonne "mécaniquement" le législatif à l'exécutif, et induit une forte centralisation. Un fonctionnement semblable à ce qui avait cours jusqu'ici sous la Vème République.
L'historien Jean Garrigues affirme que Macron a "fourni un certain nombre de réponses" à la crise démocratique, en comptant parmi elles la féminisation et le rejeunissement de l'Assemblée Nationale. Parmi ces mesures également, Jean Garrigues rappelle le vote de la loi de moralisation, même s'il admet qu'il y a encore "beaucoup de travail à faire".
Autre "innovation macroniste", les sessions parlementaires pour légiférer "au pas de charge", sur le modèle "des cent-jours du Président Rossevelt". En effet, ce sont neuf lois qui ont été votées pendant l'été. Jean Garrigues ajoute qu'il faudra par la suite évoluer vers un parlement "qui contrôle" la loi, plutôt que de trop légiférer.
L'historien ajoute que le défi principal pour le nouveau président sera de "faire comprendre" son projet aux "masses populaires qui ont été voter France Insoumise et Front National" ou qui "se sont abstenues", il y a donc selon Jean Garrigues un travail d'"intégration des masses" à la démocratie, et un enjeu de "compréhension" de sa réforme du Code du travail.
- Jean Garrigues a signé une pétition appelant à voter pour Emmanuel Macron aux deux tours de l'élection présidentielle -
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !