A l’occasion du premier Congrès sur l’inclusion, le président de Réseau Humain revient sur la nécessité d’enraciner le handicap au cœur des mutations économiques et sociales.
Première concertation nationale autour de l’inclusion du handicap dans l’emploi, le Congrès Nouvelle Ere se tient à Lyon jeudi 16 novembre, au cours de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. A son origine, le conférencier et psychosociologue Jean-Baptiste Hibon, fondateur de Réseau Humain. Pour lui, le handicap a un rôle décisif à tenir pour que le pays retrouve sa compétitivité.
On aurait pu croire que des décennies de sensibilisation autour de la question du handicap faciliteraient l’inclusion des personnes handicapées dans le monde du travail. "Eh bien non ! il y a beaucoup de préjugés à l’encontre des personnes handicapées: la personne handicapée, quel que soit son handicap, nous rappelle notre finitude humaine", souligne Jean-Baptiste Hibon.
Les chiffres semblent lui donner raison. Seulement 3,6 % de personnes porteuses d’un handicap sont recrutées dans le secteur privé, contre 4,9 % dans la fonction publique. Des résultats en-dessous du quota des 6 % imposés aux entreprises de plus de 20 salariés. "On ne veut pas intégrer de la fragilité dans le business, c’est toujours la place du plus fort qui domine", explique le président de Réseau Humain.
Jean-Baptiste Hibon fait preuve de réalisme : "Il ne sert pas à grand chose de lutter contre les préjugés. Ma vocation c’est de trouver de nouveaux moyens pour les dépasser." Il reconnaît toutefois "des avancées".
"Les chefs d’entreprise sont prêts à employer des personnes handicapées, mais ils sont contraints aujourd’hui par la mutation numérique de changer de modèle économique", analyse ce conseiller handicap. Face à cette situation a priori sans issue, il affirme : "Il faut arrêter de mettre le handicap à la marge de tous nos projets. Mettons le handicap au cœur de toutes les lois et des projets entrepreneuriaux! et là nous retrouverons notre compétitivité. Elle est là, la véritable inclusion."
S’il estime se sentir soutenu par Sophie Cluzel, l’actuelle secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées, Jean-Baptiste Hibon considère qu’il ne faut pas attendre de l’Etat de nouvelles réformes législatives: "Les politiques ne pourront pas tout faire. Il n’y a rien à ajouter à la loi de 2005, elle est pertinente. Ce n’est pas la loi qu’il faut refaire, mais opérer un changement de mentalité."
Pour lui, l'enracinement d'un changement financier et sociétal peut se faire "en s'appuyant sur une volonté économique et sociale des initiatives locales." Près de 400 personnes sont attendues à Lyon pour le congrès Nouvelle Ere, au cours duquel sera rédigée une "Charte des Relations Humaines", "une base de travail qui pourra évoluer dans le temps", et qui, pour Jean-Baptiste Hibon, "mettra noir sur blanc que le handicap invite à regarder la vie autrement."
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