En ce temps-là,
comme Jésus enseignait dans le Temple,
levant les yeux, il vit les gens riches
qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor.
Il vit aussi une veuve misérable
y mettre deux petites pièces de monnaie.
Alors il déclara :
« En vérité, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres.
Car tous ceux-là, pour faire leur offrande,
ont pris sur leur superflu
mais elle, elle a pris sur son indigence :
elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Source : AELF
Lorsque Jésus prend la parole à Jérusalem, c’est au milieu du vacarme des outils, dans le grincement des roues des charrettes. La ville est un vaste chantier. On reconstruit le Temple ; c’est l’un des grands projets du roi Hérode, qui voulait de cette manière se faire bien voir de ses sujets. Un appel est lancé à la générosité publique : à l’entrée du chantier, un tronc est installé pour recueillir les aumônes. On imagine les gros dons, les gros chèques, les gros donateurs qui se font ainsi remarquer par le souverain et espèrent sans doute en retirer des avantages ; et puis, il y a les gens simples, comme cette pauvre femme qui n’a rien pour vivre et ne peut mettre qu’une petite pièce de rien du tout.
Et voilà que Jésus, plutôt que de se féliciter des dons les plus importants, donne en exemple cette femme dont nous ne connaissons même pas le nom, et qui va ensuite retrouver l’anonymat d’où elle a été tirée. Elle n’a pas de nom, ce qui nous permet de lui donner le nôtre : cette femme, c’est moi, c’est toi, c’est nous.
On pourrait faire de cette histoire une lecture moralisante : au concours de la générosité, ce n’est pas celui qui donne le plus qui l’emporte, mais celle qui donne en proportion de son revenu.
On peut en dire aussi : aucun don n’est méprisable, les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Pour Jésus, la question n’est pas là. Cette femme est une parabole vivante. Elle a compris que le vrai sens de la vie, c’est donner de soi, donner tout ce que l’on a, donner sa vie. Elle a placé au centre de sa vie un idéal pour lequel elle sacrifie tout. Après avoir versé son obole, elle n’a plus rien pour elle ; on l’imagine se dirigeant vers l’hospice, pour vivre à son tour de la charité publique. Peu importe : elle a été au bout de ses convictions, devenant ainsi une allégorie de l’amour, qui consiste précisément à donner sa vie pour ceux qu’on aime.
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