Dans l'Hexagone, il y a tout d’abord les sénateurs qui examinent depuis mardi le projet de loi asile et immigration contesté, pour des rasions différentes par, d’un côté la droite qui estime qu’il est trop laxiste, et de l’autre la gauche et les associations qui estiment qu’il met en péril les droits humains.
Au niveau européen, il y a ensuite l’ultimatum du parti conservateur bavarois CSU à la chancelière allemande pour qu’elle ferme les frontières aux migrants. Enfin, il y a l’affaire du bateau l’Aquarius et ses 630 migrants que l’Italie, Malte et, d’une certaine manière la France, ont refusé d’accueillir. Cette affaire reflète les atermoiements de l’Europe, directement confronté à l’afflux des réfugiés. Pourtant, comme l'explique Me Béatrice Fleuris spécialiste des migrants au sein de l’association Avocats sans Frontières, le droit maritime internationale est clair.
Une fois arrivé dans un pays, quand ils ont la chance de ne pas se retrouver à la rue ou dans des centres de rétentions, les réfugiés sont placés dans des différents centres de transit. On en compte trois en France. C’est le cas de celui de Bourg-en-Bresse dans l'Ain. Il a ouvert ses portes le 10 avril dernier et il accueille depuis deux mois 60 personnes originaires d’Afrique sub-saharienne.
Ce sont autant des hommes que des femmes, certaines enceintes ou mères de bébés. Reste que la majorit sont des jeunes de 18 à 25 ans. Tous ont déjà obtenu le statut de réfugié avant d’arriver à Bourg-en-Bresse. Ils ont fui les horreurs de la guerre. Xavier Jaquet de RCF Pays de l’Ain a rencontré Ould Ali, un jeune étudiant malien de 34 ans. Il retrace son parcours. C'est l'Europe qui finance ce centre. Six salariés accompagnent ces personnes pendant un an dans l'apprentissage du français mais aussi la recherche de formations, voire d'emploi.
Des migrants qui subissent, ont le sait, de multiples mauvais traitements durant leur périple ou à leur arrivée, dans la rue. Médecin du Monde et le Centre Primo Levi tirent notamment la sonnette d’alarme concernant la santé mentale de ces personnes avec un rapport dévoilé mardi dernier. Le Dr Daniel Bréhier, psychiatre bénévole au sein de Médecins du Monde. Il suit depuis 3 ans à Paris les mineurs isolés. Il a participé à la rédaction du rapport.
Il y a un an, Amnesty International et d’autres associations, ont lancé la campagne I Welcome ainsi qu’un bus d’information. Il a entrepris un tour de France qui termine sa tournée nationale à Paris mercredi 20 juin. À son bord, des milliers de messages de citoyens récoltés partout en France exprimant les raisons d’accueillir les réfugiés.
Un certain nombre de ces citoyens sont passés de la pétition aux actes en accueillant chez eux, pour quelques jours ou semaines, des réfugiés. Michel Lafouasse est l’un deux. Membre actif de Pax Christi France, cet appel d’Amnesty, associé à celui du pape, l’a convaincu de se lancer. Et il ne le regrette pas.
À l’occasion de cette journée mondiale du réfugié, Amnesty va remettre au président de la République ces raisons pour lesquelles les Français accueillent des réfugiés et tenter de le convaincre de faire plus dans ce domaine. Quelques chiffres parlant pour finir.
Le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a dénombré 68,5 millions de personnes déracinées dans le monde à la fin de l’an dernier, dont 16,2 millions de personnes pour la seule année 2017. Mais dans le même temps, l’Europe n’accueille que 0,2% des personnes réfugiées, loin du cliché de l’envahissement avancé par les partis populistes ou d’extrême droite.
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