Les incendies en Amazonie font la une de l’actualité. Ils ont été au cœur des discussions du dernier G7 qui s’est tenu à Biarritz, en France. Mais l’actualité brésilienne a également été alimentée par autre chose, la passe d’armes entre Jair Bolsonaro, le président du Brésil, et Emmanuel Macron. Les deux hommes se sont livrés des échanges de mots interposés assez violents, témoignant du refroidissement des relations entre les deux États.
"Le torchon brûle. C’est la plus grave crise diplomatique entre la France et le Brésil depuis le début des années 60. Mais on n’en était pas arrivé à ce niveau d’insultes de la part de Bolsonaro et de ses ministres. On est sur un point de blocage et il faudra attendre les semaines qui viennent pour voir s’il y aura une désescalade ou pas" explique Juliette Dumont, maître de conférences à l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine.
Concernant l’aide proposée pour aider le Brésil à gérer les incendies en Amazonie, Jair Bolsonaro a évoqué un comportement colonialiste. "C’est assez paradoxal d’entendre le président Bolsonaro parler de colonialisme quand lui-même parle du fait que les populations indigènes d’Amazonie doivent être assimilées et civilisées. La mentalité colonialiste revient sans nul doute à Mr Bolsonaro avant de revenir au président français" ajoute Juliette Dumont.
Pour le président brésilien, l’Amazonie semble être aujourd’hui davantage un territoire à exploiter qu’à protéger. Il n’en a d’ailleurs jamais fait mystère. "Depuis son investiture, il tient un discours et a des actes qui montrent que la protection de l’Amazonie n’est pas à l’agenda de son gouvernement. Les agences publiques chargées de protéger l’Amazonie ont vu leur budget amputé de moitié. Les fonctionnaires de ces agences ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils réclament des moyens pour faire leur travail. Bolsonaro a fait plusieurs déclarations dans lesquelles il expliquait vouloir exploiter les ressources de l’Amazonie, que c’est un territoire qui ne sert à rien à l’heure actuelle" lance encore cette spécialiste de l'Amérique latine.
Chaque jour, la Rédaction nationale RCF vous propose un entretien avec un acteur de la société civile ou une personnalité engagée dans le domaine associatif, politique, entrepreneurial ou religieux.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !