Le nouveau représentant de l'ONU Ghassan Salamé rencontré à Tripoli les membres des deux principaux gouvernements rivaux. La Libye est déchirée depuis la chute du Colonel Khadafi par une guerre civile qui voit s'affronter plusieurs groupes rivaux, des groupes Touaregs et des mouvements islamistes.
Si Ghassan Salamé a rencontré Fayez el-Sarraj chef du GNA et Aguilah Saleh chef du gouvernement de Tobrouk, représentants des villes de Tripoli et Tobrouk. Il n’a en revanche pas eu d’entrevue avec le maréchal Khalifa Haftar, représentant de l'Armée Nationale Lybienne.
Cette non-rencontre est un "mauvais signe" pour Kader Abderrahim. Le Général s'était en effet engagé à nouer en véritable dialogue avec ses adversaires lors de sa visite à Paris. Il avait également donné son accord pour des élections au début de l'année 2018. Pour le maître de conférence cela pourrait être le signe d'une volonté de maintenir la pression sur le premier ministre Fayez el-Sarraj et sur les occidentaux.
UN BILAN MITIGÉ POUR L'ONU
Kader Abderrahim qualifie même de "maladroite" l'action du prédécesseur de Ghassan Salamé, Martin Kobler aurait eu une mauvaise compréhension du conflit et des parties en conflit. Le maître de conférences souligne que son successeur a une meilleure connaissance du monde arabe, tant du point de vue personnel que politique, il a été deux fois ministre au Liban et a travaillé en Irak.
Dans une société comme la Libye, il faut parvenir à convaincre les personnes une par une. C'est un processus qui sera très long à aboutir dans un pays "sans institutions et sans Etat" pour Kader Abderrahim. Si l'accord échoue "tout est possible". Les combats ont été violents en 2017, y compris à Tripoli même.
Sans accord diplomatique et politique, une 3ème guerre civile est possible. Si les milices et tribus qui détiennent des armes ne sont pas désarmées la possibilité de basculer dans la violence. Cette guerre ne se ferait pas forcément au profit de Daesh, en très net recul dans la région.
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