La contestation des résultats de l'élection pourrait avoir de graves conséquences, en 2007 des troubles post-électoraux avaient fait plus de 1200 morts et 600 000 déplacés. Nous parlons de la situation avec Pierre Jacquemot, ambassadeur de France au Kenya entre 2000 et 2003.
Pierre Jacquemot explique que la fraude serait d'abord informatique, liée au système de transmission des données. Ce type de fraude, mis en oeuvre par des hackers permettrait de contourner le contrôle particulièrement serrés des observateurs internationaux présents sur place, notamment celui de l'Union Européenne.
L'assassinat début juillet d'un membre de la commission électorale, Chris Msando, aurait été diligenté pour permettre aux fraudeurs de récupérer ses codes d'accès au système informatique. Ces accusations viennent ajouter de l'anxiété au climat particulièrement "acrimonieux" dans lequel s'est déroulée la campagne présidentielle, selon Pierre Jacquemot.
Les tensions ont aussi une origine ethnique. Les Kikuyu, ethnie du président actuel, ainsi que de son père qui a lui aussi dirigé le pays, restent le groupe dominant du pays depuis l'indépendance du Kenya en 1963. Le reste des communautés, y compris celle de Raila Odinga, les Luo, s'opposent souvent verbalement ou physiquement aux kikuyu.
Dans certaines villes et certains bidonvilles acquises à Raila Odinga, Pierre Jacquemot estime que l'on peut craindre des violences, sans pouvoir présumer de l'ampleur qu'elles prendront. Cependant, contrairement à beaucoup d'autres pays où les taux d'abstention sont faibles, la population du Kenya s'est déplacée massivement pour cette élection. Cela peut s'expliquer par la tenue des élections régionales et muncipales au même moment.
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