Avec la Toussaint reviennent les jours de souvenirs : le premier novembre, la fête de tous les saints et le 2, la journée du souvenir des défunts de nos familles. Il y aura aussi le 11 novembre, en mémoire des morts de toutes les guerres.
Pauvre Toussaint si souvent vue comme un jour triste, gris, froid ! Comme si un fardeau de misère tombai sur nos épaules. Pourtant, nous fêtons des hommes et des femmes qui nous sont montrés en exemple pour ce qu'ils ont vécu au mieux. Et nous les croyons arrivés au Royaume de Dieu.
C'est la raison pour laquelle nous lisons, ce jour-là, une litanie de bien des prénoms. Dans la liste, il y a bien sûr Marie et Joseph. Il y a Paul, Pierre, Jacques, André, François, Bruno ou Bernard. Il y a des femmes aussi, bien sûr : Thérèse, la petite de Lisieux, ou la grande d'Avila en Espagne, Hélène, Justine, Chantal, Claire et tant d'autres. En leur sein, il y a même des rois et des reines, comme Louis 9, roi de France, qui avait été en croisade pour reprendre Jérusalem aux musulmans et défendre le tombeau du Christ. Moi, je pense que ce n'est pas ce que l'on a fait de mieux dans l'histoire. Pourtant, il a été cité comme un exemple à suivre ! Elisabeth, elle, fut reine de Hongrie. Après la mort de son mari, elle s'est consacrée à soigner les pauvres et les malades. C'est ainsi que l'on a donné le nom de cette sainte à l'hôpital de Namur.
Le plus souvent, ces saints sont des personnes simples qui, leur vie durant, se sont efforcés d'être des gens sans "importance", comme le chante si bien Yves Duteil. Il ne furent jamais vantards. Je pense à Frère Mutien de Malonne ou Bernadette de Lourdes, au père Damien de Molokaï ou à mère Térésa de Calcutta.
Dans la liste, nous en avons tous un, qui est notre préféré. Moi, j'aime bien saint Bernard. Comment pourrait-il en être autrement ? Je l'aime pour son œuvre : être parvenu à bâtir, tout on long de sa vie, plus de 400 abbayes à travers l'Europe. Je l'aime moins pour son côté intrigant de donneur de leçons à ceux qui ne pensaient pas comme lui, à Abélard de Paris, mais aussi les rois et même le pape. Je préfère, pour ma part, St François qui, à mes yeux, a vraiment été un disciple du Christ, s'efforçant au plus souvent de vivre comme lui, pauvre parmi les pauvres. J'apprécie aussi l'exemple de Maximilien Kolbe qui, à Auschwitz, lors de la guerre de 1940, est mort de faim, parce qu'il a pris la place au cachot d'un prisonnier qui était père de famille. Il l'a ainsi sauvé. Et il y en a tant d'autres. Ce jour-là, nous sommes invités à nous laisser interpeller par l'exemple de ces gens ordinaires, des hommes et des femmes comme nous tous. Il nous disent simplement ce dont nous sommes capables, en prenant la vie au sérieux, et d'en faire un service pour nos frères.
Si la fête de la Toussaint a trouvé sa place le premier novembre, c'est aussi parce qu'il y avait déjà bien trop de saints oubliés et qui n'avaient plus leur pace au calendrier. Les autres ont encore de la chance, car on peut les retrouver chaque jour sur le petit semainier.
Le deux novembre est le jour des morts. Le jour où nous faisons mémoire de tous ceux et celles que nous portons toujours au cœur. Il y a la peine pour des parents que nous avons aimés, pour un jeune mort dans un accident de voiture ou parti trop tôt, emporté par une grave maladie.
Déjà l'après-midi du premier, nous retournons au village de nos ancêtres. Là, au plus souvent encore, nous nous retrouvons pour l'office des morts et le pèlerinage au cimetière. Nous rendons hommage aux nôtres ou à des amis proches. Comme le dit une litanie d'aujourd'hui qui, si elle met à l'honneur les grandes figures de notre histoire chrétienne, ose parler aussi des saints de nos familles. Tout une série de petites gens qui, chaque jour, elles aussi, vécurent au mieux, ont semé du bonheur sur leur chemin, et de la paix et de la bonté, comme les grands saints. Jamais ils n'auront leur place au calendrier. Pourtant, si nous sommes ce que nous sommes de nos jours, c'est bien grâce à eux tous ! Une bonne raison d'apporter une fleur et de leur redire encore et toujours un tout grand merci.
Par après, nous ne pouvons bien sûr éviter de repasser manger la tarte chez les grands parents, s'il vivent encore, ou chez les oncles et les tantes. Nous sommes toujours attendus pour la circonstance.
Bonne fête de Toussaint à tous ! Je vous retrouverai la semaine prochaine !
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